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Il est des livres dans lesquels il faut accepter de se perdre. C’est le cas du Ministère des rêves de l’auteur bulgare Momtchil Milanov, qui a travaillé au Ministère des affaires étrangères à Sofia, enseigné à l’Université de Genève et est aujourd’hui juriste adjoint à la Cour internationale de justice à La Haye. Ce roman nous est en effet raconté à hauteur d’enfant et l’écriture de Milanov épouse les méandres de la pensée du jeune personnage – ce qui est aussi une prouesse littéraire –, un garçon de 8 ans prénommé Stern. Il vit à Graystadt avec son père, appelé «le Directeur Stern» et une certaine Tante Ema – le terme «tante» désignant également en bulgare toute femme de la génération des parents. Et de fait, elle semble avoir l’âge de la mère du jeune Stern et remplir ses fonctions. Car la mère, elle, est absente, trop absorbée par son combat contre ses propres démons, du moins c’est ainsi que le garçon la décrit.
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