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Rédaction Normandie

Publié le

28 août 2025 à 20h12

En 2023, trois sociétés de productions artistiques ont fondé une association pour organiser le Festival des artistes normands (FAN).

La première édition a eu lieu à l’Espace culturel Guillaume le Conquérant, à Bois-Guillaume, et « par manque de place », en 2024, sur l’hippodrome des 3 pipes « avec le soutien de la Ville en remplacement de leur propre festival d’été ». Après une subvention validée en avril 2025 lors du vote du budget primitif et une convention signée le 26 juin, la Ville de Bihorel a décidé d’annuler l’événement culturel, le 28 juillet 2025.
Depuis, chacun se renvoie la balle…

« La mairie n’a envoyé son accord que le 26 juin »

Président de l’association FAN, Anthonin Tabesse affirme que la « chose est simple. Le but était de pouvoir lancer la dynamique d’un festival majeur sur la métropole rouennaise et sur l’hippodrome, qui se prête parfaitement à ce genre d’événement. La mairie de Bihorel était d’accord l’année dernière. Mais pour cette édition, cela s’est avéré plus compliqué avec eux en termes de communication ».

Le président souligne ainsi que la grande différence par rapport à la précédente édition, réside dans le fait que la municipalité n’a envoyé son accord que le 26 juin. « Comment organiser un festival en quelques jours même si nous avions déjà des pré-réservations d’artistes ? C’était juste irréalisable ! », plaide Anthonin Tabesse, qui ajoute que le 10 juillet, le directeur général des services a même réclamé le programme, les affiches, le plan d’évacuation, la déclaration Sacem, etc. « Juste infaisable ! », estime le président.

Ce n’était pas réalisable cette année que des privés prennent en charge 90 % du coût d’un festival. Ce n’est donc pas une décision d’un commun accord, mais unilatérale de la part de la Ville. On ne va pas forcer le destin. S’il n’y a pas d’argent, il n’y a pas d’argent. L’association va être dissoute et voilà !

Anthonin Tabesse

Anthonin Tabesse se demande si c’était là un timing volontaire pour se laisser une porte de sortie… « ou juste de l’ignorance ? Je ne peux pas le dire. En attendant, le 11 juillet, une lettre recommandée a été envoyée pour annuler le festival. Ce que j’ai pu comprendre, c’est que c’était aussi compliqué en interne à la mairie et qu’il n’y avait pas le même enthousiasme ».

L’organisateur affirme également qu’il a fait des demandes de subventions à la Métropole Rouen Normandie, au Département de la Seine-Maritime et à la Région Normandie : « toutes refusées », lance, fataliste, le président du FAN.

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« Nous étions à court de contacts et d’informations de la part des organisateurs »

Ce n’est pas tout à fait le même son de cloche de la part de la Ville de Bihorel, qui s’exprime par la voix de Jean-Baptiste Leclerc, le Directeur général des services : « entre la subvention de 15 000 euros votée en avril et la signature de la convention le 26 juin, nous étions à court de contacts et d’informations de la part des organisateurs. Pas de programmation, pas de communication, ni physique, ni sur les réseaux sociaux. Un festival qui se déroule le 29 août s’annonce plusieurs mois à l’avance », indique le DGS, qui reconnaît de plus que, la gouvernance de la Ville est, actuellement, un peu compliquée.

« Nous avons compris ensuite que les organisateurs avaient réduit la voilure. Le projet était amoindri. D’un événement régional, on passait à un événement local sans nous le dire. Gratuit, c’était bien, mais avec des ambitions qui ne correspondaient pas aux attentes de la Ville », argumente Jean-Baptiste Leclerc, qui rappelle qu’à l’origine, l’objectif était de « faire mieux que nous, en remplacement du festival des 3 pipes, et pas un truc au rabais avec 15 000 euros. Nous n’avons pas besoin d’eux dans ce cas. On sait le faire pour moins cher », tranche le DGS.

« Il ne faut pas inverser les rôles »

Le Directeur général des services estime que le président du festival « n’a pas su rassurer ses partenaires. C’est l’histoire d’un fiasco annoncé, alors que ce sont eux qui ont sollicité la Ville. Il ne faut pas inverser les rôles. Ce ne sont pas des pros de l’organisation avec une collectivité. Je regrette que ça se termine comme cela », déplore-t-il, ajoutant que la Ville réfléchira à revenir sur la tradition du festival d’été, après les élections : « ce n’est pas perdu, ni fini ».

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