Par
Ivan CAPECCHI
Publié le
28 août 2025 à 19h07
Depuis 25 ans, Vincent, responsable technique de site (RTS), habite au sein de l’école Schoepflin, à Strasbourg. Ce jeudi, alors que les professeurs préparent la reprise, il a accepté de nous ouvrir les grilles du portail pour dévoiler son quotidien.
« Je vis dans un super cadre »
Son appartement de 140 m², situé au troisième étage du bâtiment, comprend un salon ouvert sur une cuisine, trois chambres et une grande salle de bain. Vincent y vit avec sa compagne, Laure, assistante maternelle dans la même école, ainsi que les deux enfants de celle-ci.
« Je vis dans un super cadre, juste en face du tribunal, avec une très belle vue. J’ai l’Ill à côté, j’entends les bateaux qui passent, les oiseaux parfois… », glisse-t-il.
Cerise sur le gâteau : l’homme de 55 ans ne paie pas de loyer. « C’est un avantage financier indiscutable, même si je règle les charges et les impôts », précise-t-il.
Un métier sous-estimé
Ce logement, Vincent l’a intégré le 1er septembre 2001. À l’époque, la Ville cherchait un concierge pour entretenir l’école. « On m’avait dit qu’il y avait un logement de fonction, mais ça n’était pas mon premier critère de sélection », explique-t-il. L’homme cherchait avant tout un nouveau défi professionnel.
« Les gens pensent qu’être concierge, ça se résume à ouvrir et fermer l’école. Mais c’est seulement 5 % du travail, ça. C’est un métier qu’on sous-estime », explique-t-il.
Être RTS, c’est en réalité s’occuper « de l’entretien du bâtiment, des réparations électriques et sanitaires, manager les équipes en charge du nettoyage, entretenir le gymnase… ». « Ce qui me plaît, c’est le relationnel. Le contact avec les enseignants, les parents, mais aussi avec le périscolaire », ajoute-t-il.
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Ses journées s’étendent de 6h à 19h. En dehors de son temps effectif de travail, il peut sortir mais doit rester joignable à tout moment, en cas d’urgence. « Le fait de vivre dans un logement de fonction permet de réagir très rapidement en cas d’urgence », souligne-t-il.
Depuis 25 ans, Vincent, responsable technique de site, vit dans l’école Schoepflin à Strasbourg. Son logement de fonction de 140 m², partagé avec sa compagne et ses enfants, lui offre un cadre privilégié au cœur de la ville. Mais derrière l’image du « concierge », son métier recouvre bien plus qu’ouvrir et fermer les portes : entretien du bâtiment, réparations, gestion des équipes de nettoyage, suivi du gymnase. Ses journées s’étirent de 6 h à 19 h, toujours joignable en cas d’urgence. Pour lui, habiter sur place est un atout, même si le travail reste intense, surtout pendant les vacances. Entre souvenirs marquants — confinement seul dans l’école, passage du cortège d’Obama, tournage d’un film — et les générations d’élèves qu’il a vues grandir, Vincent sourit : « Moi, j’ai trouvé un travail qui me plaît, dans un cadre idyllique. »
Souvenirs marquants
Avec le temps, Vincent connaît l’école « comme sa poche ». « Pour moi, c’est un lieu magique », raconte-t-il, des étoiles dans les yeux.
Certains souvenirs l’ont marqué : « Pendant le Covid, l’école a fermé pendant un mois. J’ai vécu seul dans l’école, à faire mes petits travaux. C’était vraiment bizarre. Il n’y avait pas un enfant, pas un bruit. J’avais l’impression que ce qu’il se passait n’était pas réel. »
Il se souvient aussi avoir vu passer le cortège de Barack Obama lors du G7 ou encore du tournage du film Blackout, avec Florent Pagny, dans le gymnase de l’école.
Une vie au rythme des enfants
Mais ce qu’il retient surtout, ce sont les générations d’élèves qu’il a vues grandir. « Les enfants, c’est génial », dit-il dans un grand sourire. « Parfois, je croise d’anciens élèves qui ont maintenant 25-26 ans. Ils me disent : “Ah, M. Battaglia, comment ça va ?!” Et moi je ne les reconnais même pas ! (rires) »
Les enfants sont adorables, ils me disent bonjour, parfois ils baissent un peu les yeux à mon passage car ils savent qu’ils ne doivent pas faire de bêtises quand je suis là…
Vincent
Responsable technique de site
Ses propres enfants ont aussi été scolarisés à Schoepflin. « Quand je voyais ma fille dans une classe, je lui faisais un coucou discret depuis l’extérieur », se rappelle-t-il avec émotion.
Un équilibre trouvé
Aujourd’hui encore, certains lui disent qu’il a « trouvé la planque ». Vincent sourit. « Ils me disent : ‘Tu dois être tranquille, tu dois passer tout ton temps chez toi’. Ils pensent aussi qu’on ne fait rien pendant les vacances, alors que c’est là qu’on bosse vraiment beaucoup‘ », confie-t-il.
Et de conclure : « Moi, j’ai trouvé un travail qui me plaît, dans un cadre idyllique. »
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