D’ici mai 2026, 62 familles de militaires ou de personnels civils de la défense pourront poser leurs valises dans la toute nouvelle résidence La Hune, boulevard Bazeilles à Toulon. Le terrain de 5 300 m2, appartenant au ministère des Armées, accueillait des terrains de tennis, à l’abandon depuis de nombreuses années.
Après deux ans d’étude, une phase de dépollution et de terrassement, le gros œuvre vient de commencer sur ce chantier situé juste derrière les anciennes écuries des tirailleurs coloniaux puis sénégalais.
Il a été officiellement lancé le 8 avril, avec le dévoilement d’une ancre imposante, en présence de la maire de Toulon, Josée Massi, des représentants des autorités militaires, ainsi que du constructeur et futur gestionnaire Nové. L’organisme a remporté en 2022, et pour une durée de 35 ans, l’appel d’offres du ministère des Armées pour la gestion de son parc de logements domaniaux, de la conception à la construction en passant par la rénovation.
Géothermie et pompe à chaleur
Ces logements (6 500 m2 de surface de plancher) vont du T1 au T6 avec une surface par unité de logements importante (100 m2). Ils sont répartis en trois bâtiments, un en R+4 et deux en R+5 et reposent sur un niveau de parking semi-enterré de 95 places de stationnement, dont certaines avec bornes de recharge électriques.
© K. Sarrazin – C’est le cabinet MAP qui a été sélectionné pour concevoir le bâtiment.
En toiture, la résidence, conçue par le cabinet d’architecture marseillais MAP, accueillera des panneaux photovoltaïques. Le programme sera équipé de pompe à chaleur et fait également appel à la géothermie : huit forages de 100 mètres de profondeur ont été réalisés pour aller récupérer les calories dans le sol, permettant ensuite de chauffer les appartements.
Entre les anciennes écuries et l’immeuble, les résidents disposeront d’espaces verts communs. Le montant de l’opération n’a pas été dévoilé.
Le loyer de ces logements (on parle ici de redevance) est en moyenne inférieur de 40 à 50 % par rapport au prix du marché. La sélection se fait sur dossier, en fonction de critères définis par le ministère des Armées.
Une nouvelle rue créée pour désenclaver le Mourillon
Une future voie va être créée le long de la résidence afin de désenclaver le quartier et donner du souffle aux appartements situés au rez-de-chaussée et premier étage de l’immeuble voisin. Arborée, elle comprendra des places de stationnement et sera à sens unique.
« Si la qualité de vie s’améliore, alors cela renforce l’engagement de nos militaires au service de notre pays », note le capitaine de vaisseau Christophe Ponsich-Mitjavile. « Offrir des logements de qualité doit permettre d’assurer la sérénité du foyer. Dans notre carrière, nous sommes amenés à changer régulièrement d’affectation. Changer de résidence est donc l’une de nos préoccupations. » Or, « il n’y en avait pas assez à Toulon ».
© K. Sarrazin – Plutôt qu’une première pierre, c’est une ancre qui a symbolisé le lancement du chantier. 255 nouveaux logements militaires à Toulon
Mais la situation va en s’améliorant. Ces premiers logements à destination des militaires et ressortissants du ministère ne sont pas les seuls qui verront le jour à Toulon dans les prochaines années. Leur construction s’inscrit dans le cadre du plan Ambition Logement du ministère des Armées qui prévoit la rénovation de 7 000 logements du parc, et la construction de 2 500.
Ainsi, à Toulon, « nous avons, a minima, trois autres opérations sur des sites appartenant au ministère », indique Jérôme Puell, président de Nové. Une au Mourillon, une autre à Saint-Roch et une dernière à Sainte-Anne. Soit au total, « 255 logements neufs », précise Josée Massi, soulignant l’importance de la marine et de l’industrie de la défense pour la commune, qui accueille 17 000 militaires, soit 8 % des emplois de la métropole.
Que vont devenir les anciennes écuries, boulevard Bazeilles ?
Situées le long du boulevard Bazeilles, les anciennes écuries ne font pas partie du programme existant. « Nous avons livré une étude de faisabilité mais étant donné leur état délabré, le coût est assez important », indique Christian Luyton, architecte chez MAP.