La décision de Paris, Londres et Berlin de rétablir les sanctions internationales contre l’Iran est jugée « injustifiée et illégale » par Téhéran. Les trois pays européens surnommés E3 ont finalement mis leur menace à exécution face à l’impasse des négociations sur le nucléaire iranien.
La France, l’Allemagne et le Royaume-Uni « souhaitent notifier le Conseil de sécurité que, sur la base de preuves factuelles, le E3 estime que l’Iran est en position de non-respect important de ses engagements » en vertu de l’accord sur le nucléaire de 2015, le JCPOA. Ils « invoquent ainsi le mécanisme connu sous le nom du snapback », qui ouvre un processus de 30 jours permettant de réimposer toute une série de sanctions suspendues il y a dix ans, indique la lettre.
Le ministère iranien des Affaires étrangères a réagi en promettant une réponse. « Cette décision des trois pays européens compromettra gravement le processus d’interaction et de coopération en cours entre l’Iran et l’Agence », chargée de surveiller le programme nucléaire iranien, a également dénoncé la diplomatie iranienne, dans un communiqué officiel.
Aucune solution trouvée
Signé par le E3, l’Iran, les Etats-Unis, la Chine et la Russie, le JCPOA suspend diverses sanctions économiques internationales prises par l’ONU contre l’Iran.
Le gouvernement iranien, qui avait lancé un programme nucléaire secret, est accusé de vouloir se doter de l’arme atomique, ce qu’il réfute. L’accord avait été dénoncé en 2018 par les Etats-Unis qui ont rétabli leur propre volet de sanctions.
Le E3 menaçait de rétablir les sanctions avant l’expiration du mécanisme du « snapback » le 18 octobre faute de solution négociée. Ils espèrent pousser l’Iran à des concessions alors que la diplomatie est au point mort.
« Escalade nucléaire »
« En juillet 2025, les E3 ont mis sur la table une offre d’extension de la résolution » 2231 de l’ONU régissant le JCPOA « et de son mécanisme de « snapback ». Les exigences fixées par les E3 en contrepartie de cette extension […] n’ont pas encore été remplies de manière satisfaisante par l’Iran », écrivent les trois ministres des Affaires étrangères dans une déclaration conjointe séparée.
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Le non-respect par l’Iran du JCPOA « est manifeste et délibéré, et des sites présentant un risque majeur de prolifération en Iran sont en dehors de la surveillance de l’AIEA » disent-ils, affirmant que les Européens ont fait « tous les efforts possibles pour sortir de l’impasse » depuis plusieurs années. « L’escalade nucléaire de l’Iran ne doit pas aller plus loin », a justifié jeudi Jean-Noël Barrot, le chef de la diplomatie française sur X.