La capitale azuréenne accueillera du 9 au 13 juin prochain la troisième conférence des Nations unies sur l’océan, coorganisée par la France et le Costa Rica. Pas moins de 70 délégations internationales sont attendues.

Il s’agit du dernier grand sommet international accueilli par la France sous le quinquennat d’Emmanuel Macron. La troisième conférence des Nations unies sur l’océan, coorganisée avec le Costa Rica, aura lieu du 9 au 13 juin prochain sur la Côte d’Azur, à Nice. Tandis que, sur le port, les ouvriers s’activent à faire sortir de terre le centre de congrès «semi-temporaire» où se réuniront les chefs d’État et autres représentants des quelque 70 délégations attendues, en coulisse les autorités organisent la sécurisation de l’évènement.

Un dispositif XXL «inédit pour Nice», détaillé jeudi matin par le préfet des Alpes-Maritimes, Hugues Moutouh. Le représentant de l’État, qui quittera ses fonctions le 28 avril pour rejoindre la place Beauvau, a expliqué qu’il s’agissait de parer à deux menaces principales, l’une terroriste, l’autre contestataire. «Aucune menace ne cible le sommet de l’océan à ce jour, mais il faut se tenir prêt», a-t-il insisté. Pour ce faire, pas moins de 4000 policiers et gendarmes, dont 40 unités de force mobile, seront mobilisés sous le commandement unique du préfet, comme ce fut le cas lors des Jeux olympiques de Paris 2024.

Mètre par mètre, la ville a été quadrillée pour une étanchéité parfaite du dispositif.
Préfecture des Alpes-Maritimes

Ils veilleront tant à la protection des sites onusiens qu’à celle de la voie publique et des transports en commun «face à la menace d’une délinquance d’opportunité». Des renforts progressifs seront également déployés dans les jours à venir à la frontière franco-italienne. Outre les militaires de la force sentinelle, des effectifs des unités d’élite du Raid et du GIGN seront aussi appelés à travailler de concert pendant toute la durée de l’évènement. Des tireurs d’élite seront postés sur les toits de la ville, en protection des zones sensibles. «C’est simple, la couleur dominante sera le bleu !», a renchéri le préfet Moutouh.

Une étanchéité parfaite du dispositif

Mètre par mètre, la ville a été quadrillée pour une étanchéité parfaite du dispositif. La zone bleue (voir schéma ci-dessus), la plus sensible et sous responsabilité de l’ONU, située sur le quai Lunel autour du centre de congrès, sera ainsi mise sous cloche à partir du 7 juin, minuit. Elle ne sera dès lors plus accessible que sous certaines conditions strictes, avec des contrôles renforcés incluant fouille, palpation et demande de laissez-passer. La circulation sera interdite par principe et uniquement accordée aux cortèges, aux secours et aux véhicules de livraison avant 6h00 du matin.

Une autre zone, rouge celle-ci et élargie aux quais voisins, à la colline du Château et aux autres sites onusiens tel le Centre universitaire méditerranéen (CUM), prendra effet dès le 5 juin, 8h00. Les habitants de ce secteur seront tous soumis à une enquête administrative de sécurité. «On va les passer aux fichiers», a confirmé le préfet Moutouh, évoquant «une logistique hors norme». Malgré toutes ces restrictions, ce dernier a pourtant assuré que la ville ne serait «pas vitrifiée». «Nous avons cherché la bonne proportion entre sécurité nécessaire et liberté. La vie doit se poursuivre sur le territoire», a-t-il développé. En ce sens, le réseau de tramway ne sera pas impacté et les lignes de bus préservées. «Seuls quelques tronçons vont être touchés sur la promenade des Anglais».

Nice sera le cœur du monde, mais les Niçois et les commerçants vivront le mieux possible

Olivier Bettati, chargé de l’organisation de l’Unoc pour la Ville de Nice

 «On a travaillé de manière exemplaire de sorte que l’on ne revive pas la venue du président Chinois qui avait paralysé la ville il y a quelques années», a appuyé de son côté Olivier Bettati, chargé de l’organisation de l’Unoc pour la Ville. «Nice sera le cœur du monde, mais les Niçois et les commerçants vivront le mieux possible. Au regard de l’importance d’un tel évènement, il n’y aura en fait que très peu d’impact», a-t-il promis. Parmi les commerçants concernés figurent notamment les restaurateurs du port. «Au départ, il s’agissait de faire venir une barge avec traiteurs dans le port pour nourrir les onusiens. Une option que nous avons délaissée au profit des restaurateurs qui nourriront tout le monde chaque midi», a-t-il précisé.