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Si nous disposons aujourd’hui d’un large éventail de technologies pour sonder les océans, il a fallu attendre 2020 pour qu’un gigantesque récif corallien, plus haut que la tour Eiffel ou l’Empire State Building, ne soit identifié.
Un (très) haut lieu de biodiversité
Vieille d’environ 20 millions d’années, cette monstrueuse structure sous-marine se cache dans les eaux entourant la Grande Barrière de corail, longue de 2 300 kilomètres et composée de plusieurs milliers de récifs. On doit sa découverte à SuBastian, l’incontournable submersible de l’Institut Schmidt de l’océan qui nous a récemment offert des aperçus fascinants de mondes sous-marins isolés.
Les relevés réalisés ont révélé que la base de la « tour » s’étendait sur environ 1,5 kilomètre, et qu’elle atteignait une hauteur d’environ 500 mètres. Située à une quarantaine de mètres seulement sous les vagues, sa pointe ne dépasse pas 15 mètres de large.
« La découverte d’un nouveau récif d’un demi-kilomètre de haut au large du Cap York montre à quel point il nous reste à découvrir juste au-delà de nos côtes », avait a l’époque déclaré Jyotika Virmani, qui supervisait la mission. « Cet ensemble de clichés sous-marins et de données cartographiques vont nous aider à préciser son rôle au sein de cet écosystème remarquable. »
Le récif corallien identifié (à droite de l’image) — © Schmidt Ocean Institute / CC-BY
Il s’est avéré que ce récif géant composé de coraux durs et mous abritait une vie marine foisonnante, contrastant fortement avec ses voisins peu profonds frappés de plein fouet par un évènement de blanchissement massif. Mardi McNeil, de l’université technologique du Queensland, allant même jusqu’à évoquer une « déferlante de poissons et de requins ».
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Les dernières découvertes de ce type remontaient à la fin du XIXe siècle
Huitième récif corallien massif détaché de la Grande Barrière jamais identifié, il constituait également le premier depuis plus d’un siècle. Selon Robin Beaman, de l’université James-Cook, les sept premiers, visibles sur de vieilles cartes marines, avaient été cartographiés à la fin du XIXe siècle.
Proche de l’île de Raine, l’un d’entre eux constitue le plus important site de nidification des tortues vertes, créatures marines remarquablement rapides, capables d’effectuer des pointes à près de 35 km/h.
Fin 2024, le plus grand corail au monde avait été découvert dans le Pacifique.
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