Par

Manon Reinhardt

Publié le

29 août 2025 à 8h40

Ils tentent de se faire entendre, en vain jusqu’à présent. Depuis le début de l’été, de nombreux riverains qui vivent à Antibes, près de Nice (Alpes-Maritimes), alertent sur le nombre de survols d’avions qu’ils jugent bien trop élevé au quotidien. Mais pas que : la nuit du dimanche 24 août dernier aurait été « particulièrement insupportable » avec l’atterrissage vers l’aéroport de 17 appareils entre 23h30 et 6h du matin. Une association demande l’arrêt de ces pratiques dans une pétition.

« Comment ne pas devenir agressif »

Prendre un petit déjeuner au calme, s’endormir sans être réveillé par un bruit sourd… Autant de besoins pourtant essentiels qu’ont perdu ces habitants. À Antibes, ils sont très nombreux à évoquer les nuisances sonores et sanitaires causées par le survol des avions au-dessus de chez eux.

Sur les réseaux sociaux, les témoignages affluent. « De 8h17 ce matin à 10h17 à Val Claret, 30 avions sont passés au-dessus de nos têtes. […] Comment ne pas devenir agressif », peste Rachel. Comme Sandra, qui confirme : « Toutes les cinq minutes vers Rabiac Estagnol. Jusqu’à au moins 23h impossible de discuter. Je ne vous parle même pas du matin ».

Et même en soirée, voire la nuit, les avions dérangent les riverains. « Hier soir et jusqu’à tard, les avions volaient si bas que le seuil légal de décibel était largement pulvérisé toutes les deux minutes… », écrit un autre internaute sur un groupe Facebook.

La nuit du 24 août dernier en question

Tous s’accordent à dire que les survols deviennent invivables depuis le début de la saison estivale. Depuis plusieurs années, une association locale tente de faire cesser ces nuisances : il s’agit du Comité de Lutte contre le Survol d’Antibes (CLUSA). Son président, Philippe Jouvin, raconte que la nuit du dimanche 24 août dernier a été tout simplement « insupportable ».

Le nombre de survols nocturnes au-dessus d’Antibes Juan-les-Pins et de Golfe-Juan a été particulièrement élevé et insupportable. Il y a eu 17 survols dans l’axe passant par Antibes entre 23h30 et 6h, au plus profond de la nuit montrant l’absence d’efficacité de l’arrêté du 2 mars 2010 et alors même que les conditions météorologiques étaient clémentes.

Philippe Jouvin
Président du Clusa

Dans une pétition, signée 1706 fois à ce jour, l’association réclame « moins de vols dans l’axe passant juste au-dessus d’Antibes Juan-les-Pins et communes voisines », et une approche tournée vers la mer. Elle demande également un groupe de travail avec la Direction générale de l’aviation civile (DGAC) ainsi qu’une commission indépendante.

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« Des gens font des dépressions »

« Nous sommes particulièrement exposés à ce bruit, qui est largement au-dessus des recommandations de l’OMS. Les atterrissages nocturnes sont très problématiques », dénonce-t-il. Selon ses propres chiffres, 124 plaintes ont été enregistrées par l’aéroport en 2024, neuf ont été transmises à la DGAC et seulement trois ont été sanctionnées.

Il y a des gens qui font des dépressions, qui ne supportent plus ce bruit qui est inacceptable.

Philippe Jouvin
Président du Clusa

Car lorsque les avions doivent emprunter ce fameux couloir d’atterrissage (il existe trois approches au total vers Nice), les vols s’enchaînent « toutes les trois minutes pendant 11 heures », affirme-t-il. Et ils seraient très bas, à environ à 570 mètres. « Depuis cinq ans, le nombre de vols passant par Antibes ne s’arrête plus. » Une réunion s’est tenue début juillet avec la municipalité.

Un taux de survol à peine plus élevé, selon l’aéroport

Interrogés par nos confrères de Nice-Matin, les services de l’aéroport niçois avaient vivement contesté les nuisances relatées par les riverains. « Depuis le début du mois de juillet, le taux de survol de la ville est à peine de 8,67 % du total des mouvements aux arrivées », a répondu Aymeric Staub, porte-parole.

Avant d’abonder : « Tous ces survols sont par ailleurs justifiés par des conditions météorologiques où le plafond nuageux est inférieur à 762 mètres, la visibilité à 10 kilomètres, et où la procédure d’évitement d’Antibes ne peut être effectuée ».

Sacha, signataire de la pétition, semble pourtant affirmer le contraire : « Ils passent très souvent sur Antibes lorsque le ciel est dégagé », a-t-il commenté.

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