Qualifiée de « flou artistique » dans notre dernier numéro, la règlementation 2026 de F1 se définit au fil de l’eau. À ce stade, la FIA avance sur les détails techniques de son grand livre, mais assume que « le produit n’est pas encore terminé » dixit son directeur sportif, Nikolas Tombazis qui souhaite travailler en collaboration avec les écuries pour progresser. Du côté de Pirelli, le son de cloche aurait bien tendance à être similaire. Des composés de pneus prévus pour être terminés en toute fin d’année 2025, et une avancée quelque peu fastidieuse due à un recueil de données difficile, telle est la situation du manufacturier italien.
Il faut dire que les équipes se montrent globalement peu coopérantes à cet instant de la saison 2025. Celles prétendument en avance ne communiquent visiblement que très peu sur leurs avancées personnelles, entravant ainsi le travail de Pirelli, craignant le développement de pneumatiques pas assez résistants pour les besoins de chacun. Plus transparent que certains de ses homologues, Ferrari a encore effectué un nouveau test sur le Hungaroring de Budapest, il y a trois semaines, au sortir du Grand Prix de Hongrie.
La FIA tâtonne, Ferrari progresse
À cette occasion, la Scuderia a réussi à obtenir l’accord de la FIA concernant le test d’un aileron avant typé 2026. Autrement dit, cet aileron à valeur de prototype, était équipé d’un DRS sur une monoplace expérimentale, se rapprochant des spécificités de la saison à venir. La lame avant elle, n’est pas exactement celle qui sera employée l’an prochain, mais fonctionne sur le même principe, et permet à Ferrari de recueillir de précieuses données dans l’optique d’une conception aérodynamique optimisée.
En l’état, un tel test ne semble pas encore avoir été réalisé par une autre écurie, bien que la communication apparaisse encore opaque au sein de certaines entités. Cela dit, la FIA a ainsi permis à la Scuderia de mettre sur piste une voiture bénéficiant d’un niveau d’appui aérodynamique franchement comparable à celui de la prochaine règlementation, tout en s’offrant la possibilité d’analyser elle-même ces données.
Bien que le moteur Mercedes soit annoncé jusqu’alors comme étant celui dont il faudra être équipé à partir du mois de janvier prochain, de nombreux autres paramètres devront être pris en compte. Alors qu’un désaccord existe déjà sur le potentiel des monoplaces qui s’apprêtent à voir le jour, les indices n’abondent toujours pas quant à une esquisse de hiérarchie, mais tous travaillent déjà d’arrache-pied, voyant 2025 comme une sorte de laboratoire à ciel ouvert.
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Une feuille pas totalement blanche pour 2026
Dans un contexte où la saison prochaine est décrite comme un véritable renouveau de la Formule 1 à tous les échelons, il semblerait presque farfelu d’imaginer les écuries reprendre des idées actuellement développées pour les transposer au concept à venir. En l’occurrence, certaines expérimentations en cours seraient bel et bien utiles en ce qui concerne la prochaine mouture.
« Nous faisons beaucoup d’efforts pour filtrer ce que nous pouvons reprendre pour 2026. Les suspensions, le système de freinage en font partie, expliquait notamment Frédéric Vasseur à AMuS avant la reprise aux Pays-Bas. Il n’y a que dans l’aérodynamique que tu ne peux rien transférer. Sauf l’approche de base. Il pourrait y avoir des changements de charge lors du passage d’un mode moteur à l’autre. Ce n’est pas un hasard si des équipes ont investi dans les suspensions cette année. McLaren, Mercedes, nous. Tout ce que nous apprenons peut devenir un avantage. »
En plus de travailler structurellement sur la voiture dès cette saison – et ce avec plus ou moins de réussite à court terme au regard des résultats de Lewis Hamilton et Charles Leclerc depuis le Grand Prix de Belgique – il semble que le passage à la réflexion sur la composante aérodynamique constitue une véritable étape dans la conception. À suivre de près, ce test pourrait rapidement devenir le premier d’une série, permettant aux équipes de mieux se situer, et à la FIA ainsi qu’à Pirelli d’appréhender avec plus de précision la direction à emprunter.
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