Par

Brian Le Goff

Publié le

29 août 2025 à 10h19

Au moins 100 enfants dorment dehors à la veille de la rentrée à Rennes et en Bretagne, c’est le constat alarmant du baromètre 2025 publié par l’Unicef France et la Fédération des acteurs de la solidarité (FAS), en partenariat avec le Collectif des associations pour le logement (CAL), ainsi que par le collectif élèves protégés de Rennes.

Dans deux campements à Rennes

La majorité de ces enfants vit actuellement sur les deux campements de fortune dans les parcs municipaux de Maurepas et de Bréquigny, à Rennes.

Une dizaine d’enfants est en plus mis à l’abri dans des écoles rennaises, faute de solution d’hébergement, poursuit le Collectif élèves protégés de Rennes.

Selon ce dernier, ce sont près de 150 mineurs (dont une cinquantaine de jeunes non reconnus mineurs et en attente de recours) qui « survivent sous tente » à Maurepas.

Jamais Rennes n’a connu une telle situation.

Collectif élèves protégés de Rennes

Des chiffres non exhaustifs

« Nous donnons un chiffre au plus proche de la réalité. Mais bien évidemment, il ne prend pas en compte toutes les situations de toutes les familles concernées, car certaines ne sont parfois pas repérées par les associations et collectifs au sein de toute la Bretagne », appuie Joanna, membre du collectif rennais.

L’Unicef, qui évoque un chiffre 40 enfants dans son baromètre, explique également que « ces chiffres ne sont pas pour autant exhaustifs » : de nombreuses personnes ne recourent pas ou ne parviennent pas à joindre le 115. Par ailleurs, les mineurs non accompagnés sans abri et les familles vivant en squats ou en bidonvilles ne sont pas comptabilisés.

Une augmentation des mises à l’abri dans les écoles

Depuis sa création, le collectif élève protégés de Rennes affirme avoir dû « occuper de plus en plus souvent des écoles pour mettre à l’abri des familles en danger » :

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  • en 2022/2023, 11 écoles pour 17 familles (représentant 45 enfants) ;
  • en 2023/2024, 14 écoles pour 24 familles (54 enfants) ;
  • en 2024/2025, 16 écoles pour 33 familles (94 enfants).

C’est ainsi l’équivalent de 5 800 nuitées hôtelières qui n’ont pas été prises en charge par l’État, avec, à la clé, 500 000 euros d’économies, calcule le collectif.

Nous demandons à l’État et au Département que toutes les familles et tous les enfants actuellement sans solution soient immédiatement mis à l’abri. Laisser des enfants à la rue, à Rennes comme ailleurs en France, constitue une atteinte grave et inacceptable à leurs droits fondamentaux. Il est urgent d’agir.

Collectif élèves protégés de Rennes

« Les enfants doivent être protégés. Ils doivent pouvoir dormir dans un lieu sûr, manger à leur faim, apprendre dans de bonnes conditions, vivre leur enfance », appuie le collectif.

En 2023, nous avions suivi la rentrée de Victoria, 7 ans, en classe de CE2 à Rennes, alors qu’elle vivait avec sa famille dans un camp au parc des Gayeulles.

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