Premier film événement de la 82Ième Mostra de Venise, «Jay Kelly » déçoit par son manque d’ambition.

Le synopsis

Jay Kelly s’ennuie. Lui la star hollywoodienne qui s’est en plutôt bien tiré dans la vie termine un film et pense s’octroyer deux semaines de break avant un prochain tournage. Mais Daisy, sa fille cadette, décide de partir en road-trip en Europe. Alors Jay va mettre en place toute une stratégie pour la rejoindre « par hasard ».

La critique de Paris Match (2/5)

Sur le papier le premier film de Noah Baumbach avec George Clooney faisait un peu rêver. Le cinéaste de «Marriage Story » et de «Frances Ha » allait forcément secouer ce bon vieux Clooney qui n’a pas connu de rôles majeurs depuis «Monuments Men » en 2014… Une décennie de disette, sans succès au box-office, le récent « Wolfs » ayant directement été diffusé sur une plateforme. Si «Jay Kelly » sortira bien dans quelques salles aux Etats-Unis en octobre, il est attendu sur Netflix, partout dans le monde, dès le 7 novembre.

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Mais les abonnés de la firme américaine vont-ils autant s’ennuyer que nous lors de la première projection à la Mostra de Venise ? Très vite, tout l’art de Baumbach est dissous dans un projet qui consiste à systématiquement mettre en valeur la vedette du film. Laissant peu de place à sa folie habituelle et aux sorties de route. Son héros ne se rend pas attachant, parce que tous ses choix sont peu compréhensibles, voire ridicules : Baumbach se prend par exemple les pieds dans le tapis en imaginant un voyage en train entre Paris et l’Italie, ludique, mais ridicule, laissant Clooney/Kelly courir comme une âme en peine derrière un cycliste voleur du sac à main d’une vieille dame. Ou en usant de flashbacks tire-larmes, mais totalement inutiles. 

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Seule réussite de ce « Jay Kelly » un rôle en or pour Adam Sandler, celui de Ron l’agent de Jay, qui veille sur lui comme le lait sur le feu. Son personnage tire son épingle de ce film trop long quand il comprend qu’il est peut-être temps d’aimer plus sa propre famille que son «talent ». Baumbach tente ici ou là de nous avertir des dangers du star-system (merci…) ou de la déconnection du petit monde d’Hollywood avec la réalité. Certains personnages au gré d’apparitions furtives (Greta Gerwig en épouse délaissée, Stacey Keach en paternel aigri) mais bien senties rappellent que nous sommes malgré tout dans l’univers d’un des cinéastes les plus prometteurs du début du XXI°iè siècle. Mais ça c’était une autre époque. Quand est-ce qu’on y retourne ? 

Jay Kelly, disponible sur Netflix le 7 novembre