PARTIE 3. Grands chantiers salués, mais tensions entre maires et accusations de « soumission » des élus… La Métropole niçoise est au cœur du débat local ces derniers mois. Louis Nègre revendique une ligne claire : défendre l’intérêt des habitants et des travaux structurants… loin des querelles politiciennes !

Vous êtes le président-délégué de l’agglo. Ces derniers mois, l’ambiance s’est parfois tendue à la Métropole, avec des frondes dans plusieurs communes. En prenant du recul, auriez-vous pu éviter ces crispations ?

La démocratie, c’est le débat ! Le président Christian Estrosi a voulu clarifier les choses : certains confondaient politique nationale et gestion locale. Que l’on discute, que l’on ne soit pas d’accord, c’est sain. Mais à un moment donné, ce qui compte, ce sont les résultats concrets pour nos habitants. Moi, je regarde les chiffres, pas les postures…

Certains élus dénoncent un fonctionnement trop centralisé, et même une « soumission » des communes à Nice. Cagnes est-elle écoutée comme vous le voulez ?

Il faut qu’ils arrêtent avec les slogans. Montrez-moi où Cagnes-sur-Mer aurait perdu ? Moi, j’ai regardé les budgets : dans toutes les communes, y compris les plus petites, l’arrivée dans la Métropole a apporté plus qu’elle n’a pris de moyens ! Nous avons accès à des services d’ingénierie de haut niveau, à des financements colossaux sur l’eau, les transports, l’assainissement… Cagnes-sur-Mer seule n’aurait jamais pu réaliser ce que nous faisons aujourd’hui.

Vous évoquez l’eau. C’est un exemple parlant ?

Oui, parce que c’est vital. Nous pompions dans le Loup. Une crue, et tout pouvait s’arrêter du jour au lendemain. Que fait-on alors ? Avec la Métropole, on a sécurisé le réseau, relié les champs captants, investi des dizaines de millions pour la qualité des ressources. Voilà du concret…

Justement, côté transports : la ligne 4 du tramway accuse du retard. Que dites-vous aux Cagnois ?

D’abord la vérité : deux événements majeurs ont bouleversé le calendrier, le Covid et la tempête Alex. À eux deux, ce sont 300 millions d’euros dépensés en urgence pour sauver des vies, reloger, reconstruire.

tramway transports niceLe projet de la ligne 4 de tramway : Nice, Saint-Laurent-du-Var et Cagnes-sur-Mer

Alors oui, le tram a été décalé. Mais les travaux ont commencé. Et je le redis : comme à Nice, le tram sera un plébiscite. On l’a vu partout en France : les habitants râlent avant, mais une fois inauguré, personne ne veut revenir en arrière.

Au-delà du tram, vous parlez d’une transformation en profondeur du centre-ville ?

Ce n’est pas qu’une ligne de transport. C’est une « requalification de façade à façade » : moins de voitures, moins de bruit, plus de végétation, d’immeubles rénovés. Regardez Jean-Médecin, à Nice : avant, c’était l’autoroute urbaine, aujourd’hui, c’est une promenade. C’est ça que nous voulons pour Cagnes-sur-Mer : un centre-ville apaisé, moderne, attractif.

À l’avenir, la Métropole doit-elle évoluer dans son fonctionnement, sa gestion, comme le veut l’opposition, certains maires valléens ?

Elle doit continuer à se renforcer là où elle apporte une véritable valeur ajoutée : l’eau, la gestion des déchets, les grands réseaux, les transports. Ce sont des domaines où aucune commune, même Cagnes, ne pourrait agir seule.

La gouvernance ? Elle doit rester fondée sur le dialogue. Je suis prêt à discuter, à entendre des propositions, mais à condition que l’on parle concret, pas démagogie. Ce qui compte, ce n’est pas « qui commande ». C’est le quotidien des métropolitains.