Le thon a temporairement été retiré du menu des cantines scolaires par huit mairies, représentant plus de 3,5 millions d’habitants, dont Paris et Lyon, pour « faire cesser l’exposition des enfants au mercure », un métal neurotoxique.
Paris, Lyon, Mouans-Sartoux (Alpes-Maritimes), Bègles (Gironde), Grenoble, Montpellier et Rennes ont également décidé de bannir le thon en conserve des menus des cantines. Une décision prise près d’un an après la publication de l’enquête des ONG Bloom et Foodwatch qui avaient alerté, en octobre dernier, sur l’ampleur de la contamination du thon en conserve au mercure.
Abaisser au niveau européen un taux de mercure « pas tolérable »
À l’approche de la rentrée scolaire, ces huit communes décident d’appliquer « le principe de précaution » afin de « garantir les meilleures conditions aux enfants » et d’alerter les autorités publiques. « Nous prenons notre responsabilité à l’échelle de nos communes, c’est aussi un message à destination du gouvernement et des Français », insiste Charlotte Brun. « Sans attendre, la France peut prendre ses responsabilités et interdire la vente sur notre territoire de thon comprenant une dose de mercure dangereuse pour la santé publique et, dans un premier temps, pour la santé des enfants », résume l’adjointe à la mairie de Lille.
Elle appelle le gouvernement et les ministres de la Santé et de l’Agriculture à « se mobiliser auprès de Bruxelles » pour abaisser la limite maximale de mercure dans le thon, « qui n’est aujourd’hui pas tolérable », pour la ramener à celle qui vaut pour les sardines ou encore le cabillaud, soit 0,3 mg/kg. Pour le thon, la limite a été fixée à 1 mg/kg, un seuil calculé sur le produit frais et qui, selon les calculs des ONG Bloom et Foodwatch, peut atteindre 2,7 mg/kg dans la conserve.
« Nous considérons que la réglementation européenne n’est aujourd’hui pas suffisamment protectrice pour la santé, et tout particulièrement pour la santé des enfants dont le cerveau est en développement », explique Charlotte Brun. Elle rappelle que l’OMS considère que le mercure présent dans le thon est une des dix substances les plus préoccupantes pour la santé publique.
Un entretien édité par Carol Sandevoir.