Le couple franco-allemand vit une véritable idylle. Depuis le 6 mai dernier, date à laquelle il a été élu chancelier, Friedrich Merz et Emmanuel Macron ne se quittent plus. Après Berlin le 23 juillet, les deux dirigeants se sont vus à de très nombreuses reprises cet été. À Bruxelles, à Washington pour apporter leur soutien à Volodymyr Zelensky, et encore mercredi en Moldavie pour célébrer l’anniversaire de l’indépendance de ce petit pays d’Europe de l’est.
Une histoire d’amitié
L’invitation pour un dîner hier au fort de Brégançon – « une marque d’attention particulière » à l’égard de Friedrich Merz – n’est qu’une preuve supplémentaire des excellentes relations qu’entretiennent le nouveau chancelier allemand et le président de la République. D’ailleurs, Friedrich Merz, dans une courte allocution en français, l’a confirmé aux quelque 80 journalistes présents hier soir à la résidence d’été du président français: « C’est un grand honneur pour moi d’être dans ce lieu extraordinaire. C’est surtout la preuve de l’amitié qui unit la France et l’Allemagne, et qui nous unit Emmanuel et moi ».
Mais qu’on ne s’y trompe pas. Si l’ambiance dans le fort de Brégançon était résolument décontractée – aucun des deux dirigeants ne portait de cravate –, cette rencontre était aussi une réunion de travail préparatoire au 25e conseil des ministres franco-allemand et au conseil franco-allemand de défense et de sécurité qui se tiennent aujourd’hui à Toulon.
Un double rendez-vous qui, le président français l’appelle de ses vœux, permettra « d’impulser une dynamique encore plus forte pour notre Europe. Une Europe plus compétitive, plus productive ». Emmanuel Macron l’a rappelé: « Quand les positions franco-allemandes convergent, quand l’Allemagne et la France sont d’accord, l’Europe va plus vite ».
Vingt ministres annoncés aujourd’hui à Toulon!
C’est aussi vrai pour les questions de géopolitique. Le Président français a d’ailleurs insisté sur ce point: « Je crois que le couple franco-allemand aujourd’hui est parfaitement aligné pour, justement, avoir une Europe plus forte en matière économique, commerciale, monétaire, mais aussi une Europe qui tient sa position géopolitique dans le conflit en Ukraine, face à la guerre d’agression lancée par la Russie, et une Europe qui regarde aussi en face ses défis et qui a décidé de se réarmer pour assurer sa protection ».
Pour aller encore plus loin, « pour avoir des résultats très importants pour l’agenda bilatéral européen et pour nos positions internationales », Emmanuel Macron et Friedrich Merz se retrouveront donc dès ce matin à Toulon. Mais l’ambiance sera cette fois plus studieuse puisqu’ils seront chacun accompagnés de dix ministres, parmi lesquels les ministres de l’Intérieur, de l’Économie et des finances, des Armées, des Affaires étrangères, ou encore de l’Industrie.