Par
Enzo Legros
Publié le
29 août 2025 à 17h04
Elle fait partie des grandes mesures prises pour cette rentrée 2025, l’interdiction du téléphone entre bien en vigueur dans l’ensemble des collèges à partir de septembre 2025. En Haute-Garonne, ce dispositif a déjà été testé l’année dernière, notamment au collège du quartier Paléficat à Toulouse. Sur le terrain, beaucoup de responsables d’établissement s’interrogent encore sur la façon dont ils vont pouvoir mettre en place cette interdiction et sur ce qu’attend l’État. À l’occasion du point de la rentrée, le nouveau recteur de l’Académie de Toulouse dévoile ce qui attend les jeunes du département dans les prochains mois avec la mesure « Portable sur pause ». On vous explique.
Une interdiction variable au cas par cas
Comment connaître le dispositif précis qui sera adopté dans le collège de son enfant lors de l’année scolaire ? Pour l’instant, tout le monde est encore dans le flou. Si la décision de généraliser une forme d’interdiction du téléphone portable en cours d’ici la fin de l’année 2025/26 est bien officielle, la manière dont les établissements de Haute-Garonne vont s’y prendre est beaucoup plus opaque, voir totalement imprévue à ce jour au rectorat. « On a la question du stockage et de la mise en sécurité, relève Karim Benmiloud, le nouveau recteur de l’Académie de Toulouse.
Le nouveau recteur de l’Académie de Toulouse, Karim Benmiloud, assure qu’une solution sera trouvée pour chaque établissement, selon les moyens. (©Enzo Legros/Actu Toulouse)
Concrètement, chaque établissement « sera accompagné » pour établir une stratégie indépendante réalisable et efficace par rapport à sa taille et ses moyens. « Selon les cas, on a des enveloppes sécurisées, parfois on a des armoires, mais cela prend de la place », énumère le responsable académique. Et lorsque les moyens manquent ? Là est l’interrogation. La compétence de l’investissement dans du matériel revient au Conseil départemental. Contacté par Actu Toulouse, ce dernier ne souhaite pas encore communiquer sur le sujet.
Le téléphone pourra-t-il être interdit partout ?
La crainte pour les collèges Haut-Garonnais est de se retrouver coincés entre l’obligation de l’État d’interdire les téléphones et un manque de moyens allouables par le Conseil départemental. Mais Karim Benmiloud se veut rassurant.
Il y a une mesure simple et claire, c’est que le portable est au fond du cartable. C’est la mesure la plus simple, ce n’est pas impossible à mettre en œuvre, c’est même relativement simple, au-delà de la mesure plus coûteuse et logistiquement plus compliquée qui est effectivement celle d’un lieu de stockage ou de remise.
Karim Benmiloud
Recteur de l’Académie de Toulouse
La mesure d’interdiction peut donc aller d’une simple injonction de garder son téléphone éteint au fond du sac dans un collège, à un dispositif beaucoup plus approfondi avec un système de remise en fin de journée dans un autre établissement.
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« Le recteur que je suis et les chefs d’établissement ont la compétence sur les affaires scolaires, sur la pédagogie, sur les programmes, sur les enseignements, ils ne l’ont pas sur le bâtimentaire », rappelle le recteur. L’objectif est donc de composer avec les moyens de chacun, dans un contexte budgétaire très tendu pour tout le monde dans le département.
Une expérimentation concluante à Toulouse, d’après le rectorat
Face aux inquiétudes, le rectorat appelle également à se tourner vers les expérimentations qui ont eu lieu sur l’année 2024/2025. « Les retours sont plutôt dithyrambiques sur ces expériences, y compris pour les élèves », rapporte Alexandra Leuliette, directrice de cabinet à l’Académie de Toulouse. Le collège du quartier Paléficat s’en serait notamment très bien sorti.
Ce dernier avait décidé d’imposer le placement des téléphones dans les casiers des élèves, y compris sur la pause méridienne.
« En réaffirmant l’interdiction de ces portables, l’objectif est d’abord que les élèves renoncent à les amener au collège », ambitionne le recteur. Cette année, peu importe le choix du mode d’interdiction que les collèges auront choisi, tous les cas feront l’objet d’une évaluation d’ici la fin de l’année scolaire. « L’idée c’est l’accompagnement, ce n’est pas le contrôle. […] On aura des équipes qui viendront en renfort et en soutien pour aider à trouver des solutions », promet Karim Benmiloud.
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