Un groupe de préfabriqués coincé entre le pont de la Palombe et les voies ferrées, dans le quartier de plus en plus habité de Belcier, à Bordeaux. C’est là que 80 enfants, nouvellement inscrits, s’apprêtent à faire leur rentrée. Au désespoir de plus d’un parent. Lors de la visite organisée le jeudi 28 août, en présence des deux enseignantes, le ton est monté, certains se sont éclipsés.
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La vente du terrain a été signée vendredi 13 juin, ouvrant enfin la voie au chantier pour Bouygues, sept ans après avoir répondu à l’appel à manifestation d’intérêt. Où la conjoncture économique a contraint le promoteur à revoir sa programmation, les partenaires institutionnels consentant pour leur part à des efforts financiers
Chez Amandine Charni, la surprise initiale est passée, mais pas l’indignation. « Je viens de quitter Bègles pour être plus près de ma mère et qu’elle puisse s’occuper de mon fils quand je finis tard, explique la jeune mère. Je demande spécifiquement l’école maternelle Beck depuis trois ans. » Parmi les choix qui lui sont proposés lors des inscriptions fin février, elle ne voit pas apparaître la future école Frida-Kahlo. Elle ne découvre qu’en mai que son fils y a été inscrit, et que le groupe scolaire est encore en construction. Mi-août, elle décide d’aller jeter un œil aux locaux provisoires qu’elle a d’abord du mal à trouver. Elle écrit immédiatement un mail à la mairie pour dénoncer l’emplacement des locaux sur un ancien parking, le manque d’aménagements dans la cour, la proximité de la voie ferrée et d’un squat. Son mail et ses appels sont laissés sans réponse jusqu’au jour de la visite, durant laquelle les parents apprennent que les enfants seront regroupés en deux classes de maternelle et une classe d’une vingtaine d’élèves du CP au CM2.
Retard de livraison
La raison : un retard de livraison global du projet Bordeaux Euratlantique. « La future école devait sortir en 2026, confirme Sylvie Schmitt, adjointe au maire en charge de l’éducation. Mais la vente de logements, qui devait dégager des fonds pour avancer le projet, a été retardée. » La date de livraison de l’école est donc reportée à 2027.
« Le terrain n’est pas forcément idéal, mais le trouver a été un véritable enjeu »
« Nous avons bien sûr envisagé de répartir les nouveaux inscrits dans les autres écoles du secteur. Mais ce n’était pas envisageable compte tenu des prospectives d’évolution d’arrivée des nouveaux habitants, argumente l’élue. Par ailleurs, nous privilégions la continuité éducative. Il était plus cohérent de créer d’ores et déjà ce groupe scolaire pour que les enfants se sentent déjà chez eux. » La directrice de l’école maternelle Beck confirme : « Nous avons inscrit 27 enfants en cours d’année scolaire l’an passé. Nous avions demandé l’ouverture d’une 5e classe, mais elle a été refusée pour privilégier le lancement du nouveau groupe scolaire. »
« Les habitudes vont changer »
Côté infrastructures, l’aménagement de la cour – des peintures au sol notamment – est encore à prévoir. Une partie des squatteurs ont été relogés par la mairie. Quant à la fréquentation du quartier, « les habitudes vont changer, estime Sylvie Schmitt. L’école et l’aménagement du quartier vont faire passer les riverains. Le terrain n’est pas forcément idéal, mais le trouver a été un véritable enjeu. » Du reste, les modulaires semblent bien équipés. Les familles sont entendues et reçues à la mairie depuis ce vendredi 29 août.