L’océan, sous l’effet du changement climatique, subit une acidification croissante. Ce phénomène pourrait impacter gravement les requins, en fragilisant leur arme la plus redoutable : leurs dents. Une étude récente alerte sur les effets potentiels de cette transformation invisible, mais profonde, des mers.

Grand requin blanc nageant dans l’océan avec ses dents visibles.Un grand requin blanc filmé en pleine chasse, un prédateur fascinant qui renouvelle ses dents tout au long de sa vie – DailyGeekShow.com

L’acidification des océans abîme les dents des requins plus vite qu’elles ne se régénèrent

Les requins perdent et remplacent naturellement leurs dents tout au long de leur vie. Cependant, les chercheurs ont constaté que l’acidification des océans accélère leur érosion, jusqu’à dépasser la vitesse de renouvellement naturel.

En simulant les conditions futures, les scientifiques ont plongé 60 dents dans des bacs d’eau salée artificielle, l’un au pH actuel (8.1), l’autre à un pH de 7.3, valeur attendue d’ici 2300.

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Après huit semaines, les dents exposées à un pH plus bas ont montré deux fois plus de dommages : racines plus corrodées et bords moins tranchants.

Ces altérations pourraient limiter l’efficacité des morsures et donc nuire à la capacité des requins à se nourrir correctement. Cette situation est d’autant plus préoccupante que les prédateurs marins sont essentiels à l’équilibre de la chaîne alimentaire.

Un danger supplémentaire pour des espèces déjà menacées

Les effets de l’acidification s’ajoutent à d’autres pressions environnementales, comme la surpêche, qui réduit les proies disponibles. Certaines espèces de requins, dotées de peu de rangées de dents ou de cycles de remplacement plus lents, pourraient être encore plus vulnérables.

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En plus des dents, l’acidification affecte également les denticules, les écailles spécifiques des requins qui améliorent leur hydrodynamisme et leur protection.

Ces modifications pourraient nuire à leur mobilité et leur survie globale. Pourtant, certains scientifiques évoquent une possible adaptation : les requins pourraient renforcer leur capacité de renouvellement dentaire face à ces nouvelles conditions. Toutefois, cette hypothèse reste à confirmer par des études futures.

Vers une prise de conscience de l’impact du CO2 sur les océans

Le dioxyde de carbone (CO2) est l’un des principaux responsables de l’acidification des océans. Réduire les émissions humaines reste donc crucial pour atténuer ce phénomène.

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Déjà, les chercheurs ont observé des effets comparables sur d’autres espèces marines comme les coraux, les coquillages ou les moules.

Les requins, en tant que prédateurs dominants, jouent un rôle clé dans la régulation des écosystèmes marins. Fragiliser leurs armes naturelles pourrait engendrer un déséquilibre profond, affectant l’ensemble de la biodiversité marine.

En somme, cette étude met en lumière un risque souvent négligé du réchauffement climatique : ses conséquences indirectes mais redoutables sur les structures biologiques essentielles.

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Les dents des requins fragilisées pourraient déséquilibrer tout l’écosystème marin

Cette découverte souligne la nécessité de préserver nos océans et d’investir davantage dans la recherche scientifique.

Comprendre les effets cumulatifs du changement climatique sur les espèces marines est une étape indispensable pour anticiper et protéger la vie océanique, à commencer par ses plus redoutables habitants.