Quand le Vieux-Lille fait passer Paris pour une promo
“Mon loyer à Lille est plus cher que celui de ma boutique à Paris.” Cette phrase, on pourrait la prendre pour une punchline de stand-up, mais c’est la réalité de Juliette, commerçante du Vieux-Lille (Coco Friendly), qui a vu son loyer grimper de 2 000 € en 6 ans. À force, elle ne se dégage même plus de salaire. Et elle n’est pas seule : certains commerçants parlent de loyers qui représentent… 85 % de leurs charges. À ce stade, vendre des gaufres ou des robes revient presque à bosser pour son proprio.
Un appel à l’aide (et à la mairie)
La pétition lancée mi-août sur Change.org a déjà dépassé les 1 000 signatures. Les auteurs interpellent directement la mairie et demandent un encadrement des loyers commerciaux, comme c’est déjà le cas pour les logements. Objectif : sauver la diversité du centre-ville, où les indépendants baissent le rideau les uns après les autres, laissant la place aux grandes enseignes qui, elles, encaissent les loyers sans sourciller.
Et la mairie, elle dit quoi ?
Côté mairie, on ne fait pas la sourde oreille. L’adjoint au commerce rappelle que Martine Aubry avait déjà alerté Élisabeth Borne en 2022 pour tester un encadrement à Lille, sans succès. Aujourd’hui, la municipalité assure vouloir relancer la demande auprès du nouveau gouvernement et rencontrer les commerçants à la rentrée. Mais le problème reste national : sans loi, difficile d’imposer une régulation aux propriétaires.
Une question de survie pour le centre-ville
Derrière cette bataille de chiffres, c’est l’âme même de Lille qui est en jeu. Les petits restos, librairies et concept-stores qui font le charme de la ville ne peuvent pas suivre cette inflation immobilière. “Faut-il attendre que les derniers commerçants indépendants désertent le centre-ville pour réagir ?”, demande Juliette. Une phrase qui résonne comme un avertissement.
La pétition par ici