Dans un derby palpitant et indécis jusqu’au bout, Grenoble a arraché une victoire majuscule à Charles-Mathon (28-30). Revanchards après leurs échecs répétés en finale d’accession, les Isérois ont fait preuve de caractère. Au bout du suspense, c’est une pénalité lointaine de Romain Trouilloud qui a offert un premier succès à l’extérieur aux Rouge et Bleu.
La pluie tombait sur Charles-Mathon, mais la rencontre entre Oyonnax et Grenoble n’a pas manqué d’intensité. Devant un public venu en nombre, les deux équipes se sont rendues coup pour coup. Oyonnax, désireux de “redorer son blason” après une saison 2024-2025 compliquée, a longtemps cru pouvoir tenir son rang devant son public. Mais le réalisme grenoblois et une fin de match haletante ont changé le destin de la rencontre.
Les Grenoblois démarraient fort. Dès la 4e minute, une inspiration de Couilloud trouvait Callandret au pied, et la recrue iséroise ouvrait la marque en coin (0-5). Trouilloud transformait (0-7). Oyonnax répondait rapidement : Ruru, omniprésent, guidait les siens et permettait à Pacheco d’aplatir en bout de ligne. Bouraux manquait la transformation, mais les débats étaient relancés (5-7). Les mêlées s’enchaînaient, les fautes aussi. Trouilloud redonnait de l’air au FCG (7-10), mais Oyonnax reprenait les devants par la botte de Bouraux (11-10). La partie s’emballait : Ruru, encore lui, s’illustrait par un essai en soutien de ses avants (18-10, 36e). À la pause, les Oyomen menaient 18-13, séduisants et efficaces.
Oyonnax croit faire le break, Grenoble s’accroche
Au retour des vestiaires, Oyonnax poursuivait sur sa lancée. Bogado signait une relance somptueuse depuis la médiane et servait Stark pour un essai de toute beauté (25-13, 46e). Charles-Mathon vibrait, le bonus offensif semblait même à portée. Mais Grenoble ne lâchait pas. Emmenés par un pack conquérant, les Isérois répliquaient par Javakhia, fraîchement entré, qui concluait un ballon porté puissant (25-20, 57e).
Le chassé-croisé se poursuivait : Bouraux sanctionnait Ruffenach d’une pénalité concédée à peine entré en jeu (28-20, 60e). Grenoble semblait avoir laissé passer sa chance après plusieurs en-avant coupables. Mais l’entrée en jeu de Mouton changeait la dynamique. Le Namibien dynamitait la défense locale, offrait de l’avancée et inscrivait un essai plein de culot à dix minutes du terme (28-27, 69e). Trouilloud transformait, relançant totalement le suspense.
La tension devenait maximale, chaque ballon comptait, chaque coup de pied faisait retenir son souffle au stade. Les deux équipes pouvaient encore l’emporter. À deux minutes de la fin, le sort de la rencontre allait basculer.
Trouilloud, héros d’un soir
À la 80e minute, après une série de mêlées, Grenoble obtenait une ultime pénalité à 55 mètres des perches. Le banc isérois n’hésitait pas : il fallait tenter la pénalité. Dans un silence tendu, Romain Trouilloud s’élançait et, d’un coup de pied magistral, trouvait la cible. La balle passait, et le FCG prenait l’avantage (28-30). Dans la foulée, Adrien Marbot sifflait la fin du match.
Ce succès à l’extérieur, acquis dans la douleur et au courage, lance idéalement la saison des Grenoblois. Après les cicatrices encore vives des échecs en finale, ce coup de pied victorieux résonne comme une promesse : le FCG a les armes pour viser de nouveau le sommet. Pour Oyonnax, l’amertume est immense après avoir mené les débats une grande partie de la rencontre.