Le think tank Bretagne Prospective tenait à Nantes, ce mardi 26 août 2025, son université d’été. Il y a dévoilé ses travaux autour des frontières régionales dans l’Ouest.
Entretien avec Jean Ollivro, géographe, professeur à l’université de Rennes et président de Bretagne Prospective.
Vous proposez de nouvelles frontières régionales, en supprimant les Pays de la Loire. Dans cette hypothèse, la Loire-Atlantique rejoint la Bretagne, et des régions Val de Loire (intégrant le Maine-et-Loire, la Mayenne et la Sarthe) et Vendée-Poitou-Charentes sont créées. Comment avez-vous travaillé ce scénario ?
C’est une suggestion ancienne, récurrente dans les travaux universitaires, qu’on voit dès le XIXe siècle, qui réapparaît en 1941. On l’avait déjà mise en avant en 2008 avant le redécoupage des régions.
Nous avons créé un atlas avec des statistiques démographiques, géographiques, économiques et on voit apparaître quatre régions fortes, équilibrées, avec une identité. Nous sommes contre les appellations nébuleuses comme « Grand Ouest ». Alors que l’identité normande, par exemple, ça fonctionne ! Pour le tourisme, les gens ne vont pas dans une destination inconnue, ils ont besoin d’arriver quelque part.
Votre proposition est-elle surtout une façon de faire aboutir le rattachement de la Loire-Atlantique à la Bretagne ?

Le redécoupage tel qu’imaginé par Bretagne Prospective et présenté le 26 août à Nantes. Ouest-France
Un rattachement, c’est aussi un détachement. Et alors que se passerait-il pour les autres départements ? Cela bloque la réflexion car on n’envisage ainsi qu’une partie de la question. Notre ambition, c’est que ce soit bénéfique pour tout le monde.
Redécouper les régions, dix ans après la dernière réforme, est-ce vraiment la priorité du moment ?
Je crois que quiconque regretterait la Basse-Normandie semblerait sortir d’une armoire du XIXe siècle. Alors qu’on nous parle d’endettement, reprenons les choses par le bon bout : les territoires. Notre proposition est constructive.