Chaque année en France, près de 20 000 personnes subissent une amputation. Si les patients ne portent pas systématiquement de prothèses, ils partagent quasiment tous une expérience troublante : le phénomène du membre fantôme.  Souvent associé à la douleur, il se manifeste pourtant le plus souvent par de simples picotements ou une impression de présence. La grande question restait de savoir si le cerveau se réorganise après une amputation, comme il peut le faire lors de la perte d’un sens.

Quand le cerveau garde en mémoire le membre disparu

Dans une nouvelle étude parue dans Nature Neuroscience, trois patients ont été suivis par imagerie cérébrale avant et après leur amputation. Les scientifiques leur ont demandé de bouger leur main dans une IRM, puis de répéter la consigne après l’opération. Résultat : les cartes cérébrales restent identiques, même des années après. Le cerveau continue donc à représenter le membre disparu. Pourquoi cette sensation persiste-t-elle ? Est-elle forcément douloureuse ? Réponses avec Jozina de Graaf, professeure à Aix-Marseille Université et chercheuse à l’Institut des Sciences du Mouvement Etienne-Jules Marey.