« Je me suis offert mon rêve. » À 23 ans, le YouTubeur Miguel Mattioli, plus connu sous le pseudo Michou, inaugure la deuxième enseigne de son restaurant « Mealy » ce samedi, boulevard Montmartre à Paris (IIe). Après le succès de la première adresse du fast-food qui a ouvert ses portes l’été dernier à Amiens (Somme), le jeune homme, suivi par plus de 10,6 millions de personnes sur YouTube, a décidé de conquérir la capitale et le reste de la France.

Dans un décor orange et violet ponctué de néons et de plantes vertes, des burgers et des « phillys », des sandwichs allongés au pain brioché, sont servis accompagnés de frites et de milk-shakes. L’établissement construit sur deux étages propose les produits de la chaîne à emporter au rez-de-chaussée, et un service à table à l’étage. Pour la somme de 9,90 euros par sandwich et 13,90 euros pour un menu, les fans de l’influenceur peuvent découvrir les saveurs qu’il a appréciées au cours de ses voyages.

La nouvelle adresse de «Mealy» propose une salle à manger à l'étage. LP/Eliott DaudetLa nouvelle adresse de «Mealy» propose une salle à manger à l’étage. LP/Eliott Daudet

Serait-ce un fast-food comme un autre, conceptualisé par un énième YouTubeur ? Michou comprend que l’on classe « Mealy » dans cet effet de mode qui pousse les créateurs de contenu à se lancer dans la restauration rapide. Il assure cependant que son projet est mûrement réfléchi : « J’aime la nourriture, je suis curieux, je teste tout le temps de nouvelles choses et j’ai toujours adoré voyager. Je trouve qu’on peut découvrir une culture à travers la nourriture. J’ai voulu joindre les deux et rapporter les goûts que j’ai découverts dans les recettes qu’on propose ici », sourit le jeune homme, dont le prochain projet cinématographique se déroule dans un aéroport abandonné en Espagne.

Le thème du voyage fait partie intégrante de l’identité de « Mealy ». Les touches azur dans la décoration ont été pensées pour rappeler le bleu des aéroports, des affiches qui évoquent des tampons de passeport sont placardées sur les murs, et les néons illuminent des noms de villes qui sont aussi ceux des plats à la carte : Dakar, Ibiza, Miami, Bali…

« On propose des produits qui ne sont pas trop gras »

Face à la variété de ces destinations, une question s’impose : pourquoi proposer des burgers et pas un mets plus original ? « C’est ce dont je raffole, répond Michou en riant. J’en ai goûté plein, je me sentais plus légitime d’en proposer plutôt que de me tourner vers les pizzas ou les poke bowls. » Les recettes de la chaîne se veulent de qualité et surprenantes.

Des allocos fondants se marient au poulet pané par la grâce d’une sauce persillée, les poivrons grillés relèvent le goût des steaks bien « smashés », et des condiments originaux faits maison habillent les plats qui font la part belle aux légumes. L’ensemble est gourmand et généreux, au-dessus du niveau du fast-food moyen. « On propose des produits qui ne sont pas trop gras, souligne Michou. Je suis suivi par beaucoup d’étudiants, et je voulais qu’ils aient accès à une offre de qualité à un prix raisonnable. »

C’est aussi pour la communauté qu’il a fédérée au cours de ces dix dernières années qu’il a tenu à avoir un espace dédié à son enseigne. « Mealy, c’est mon QG, confie-t-il. J’y retrouve des abonnés à Amiens, c’est un repère pour moi. » Un projet personnel qui s’en ressent jusque dans le nom du fast-food : « Mealy, ça ressemble à un prénom, c’est une identité mais aussi une abréviation devenue une référence sur Internet » (NDLR : « milli » est l’abréviation du « million d’abonnés »).

Paris est le tremplin de son expansion en France : un objectif de soixante points de ventes est fixé pour 2030. Pour l’instant, à Amiens, le succès perdure. « On a eu environ 90 000 clients en un an, calcule Alexandre Houpert, président d’Enodis, qui fabrique des cuisines professionnelles, et cofondateur de Mealy. Les gens viennent d’abord par curiosité, pour Michou, puis ils reviennent pour la qualité et l’originalité des produits travaillés dans des formats généreux. C’est ce qui différencie Mealy d’une chaîne de street food traditionnelle », assure-t-il.

« Mealy », 17, boulevard Montmartre à Paris (IIe)