«La décision du gouvernement israélien d’intensifier son opération militaire à Gaza est erronée, a insisté un porte-parole du ministère britannique de la Défense dans une déclaration consultée par l’AFP vendredi 29 août. Par conséquent, nous pouvons confirmer qu’aucune délégation gouvernementale israélienne ne sera invitée à participer au DSEI UK 2025», le salon de l’armement du Royaume-Uni.

Israël n’a pas tardé à réagir. «Ces restrictions constituent un acte délibéré et regrettable de discrimination à l’encontre des représentants d’Israël», a fustigé le ministère israélien de la Défense dans un communiqué avant d’ajouter qu’en conséquence, il se retire du salon «et ne mettra pas en place de pavillon national».

Les entreprises israéliennes de défense, elles, n’ont cependant pas été empêchées par le Royaume-Uni de participer à ce rassemblement de début septembre. Le ministère de la Défense israélien a confirmé que les entreprises qui «choisissent de participer recevront le soutien total» de l’instance gouvernementale.

La présence israélienne reste dénoncée par plusieurs organisations qui prévoient de manifester à l’ouverture du salon, le 9 septembre. L’ONG Campaign against arm trade (CAAT) avait pointé en début de semaine «la présence d’un pavillon israélien, aux côtés de nombreuses entreprises de défense israéliennes, britanniques et internationales», les accusant de «complicité».

Le salon international de l’aéronautique du Bourget, qui s’est déroulé en juin près de Paris, en France, avait lui aussi été marqué par une polémique sur la présence d’industriels de l’armement israéliens. Plusieurs stands israéliens exposant des «armes offensives» ont vu leur accès condamné sur décision du gouvernement français au nom de la situation «moralement inacceptable» à Gaza, provoquant la colère d’Israël.

«Une solution diplomatique doit être trouvée pour mettre fin à cette guerre dès maintenant, avec un cessez-le-feu immédiat, le retour des otages et une augmentation de l’aide humanitaire à la population de Gaza», a insisté vendredi le gouvernement britannique dans un contexte de relations tendues entre le Royaume-Uni et Israël. Les tensions se sont matérialisées ces dernières semaines après l’annonce par le Premier ministre, Keir Starmer, de son intention de reconnaître un Etat palestinien en septembre. Son homologue israélien, Benjamin Nétanyahou, avait aussitôt dénoncé qu’une telle mesure «récompensait le terrorisme monstrueux du Hamas et punissait ses victimes».

La guerre dans la bande de Gaza opposant Israël au Hamas a été déclenchée par l’attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien le 7 octobre 2023 sur le sol israélien, qui a entraîné la mort de 1 219 personnes côté israélien, en majorité des civils. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 49 restent retenues dans la bande de Gaza dont au moins 27 sont mortes selon l’armée. L’offensive de représailles israélienne a fait au moins 62 966 morts dans ce territoire palestinien, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du gouvernement du Hamas, jugées fiables par l’ONU.