David Alonso a marqué les esprits lors du Grand Prix de
Hongrie Moto2, raflant sa première victoire dans la catégorie au
terme d’une course haletante sur le circuit de Balaton Park. Le
Colombien, rookie du Aspar Team, a effectué une remontée
spectaculaire depuis la onzième position pour devancer Diogo
Moreira et Manuel Gonzalez, deux des cadors de la
saison.

Contrairement au résultat final, David Alonso n’abordait pas la
course en pensant à la victoire. « Aujourd’hui, je ne pensais
pas à gagner, ni même à finir sur le podium. D’abord, il fallait
viser le top dix », avouait-il lors d’un point presse réalisé
au Balaton Park. Mais au fil des tours, Alonso s’est rapproché des
leaders, profitant d’un rythme soutenu et d’erreurs chez ses
adversaires. « Quand j’étais derrière Jake [Dixon], j’ai pensé
que le podium était possible », poursuit-il. À deux tours du
but, il a senti que la victoire lui tendait les bras : «
Soudain, j’ai senti l’opportunité, et j’ai commencé à y croire
».

Dans une dernière chicane chaotique, Alonso a failli tout perdre,
en ratant son freinage alors qu’il venait de réaliser une superbe
manoeuvre sur le leader du championnat pour prendre la tête de la
course : « J’étais content de mon niveau de concentration, sauf
à ce moment-là, où j’ai freiné trop tard. J’ai eu peur de perdre
tout le travail accompli, mais j’ai réussi à rester devant »,
confie-t-il avec franchise.


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Team Aspar

Alonso sortait d’une semaine de frustration en Autriche, où le
podium lui avait échappé dans les derniers tours, en raison d’une
chute. Cette fois, il s’est inspiré de cette déception : « À
Spielberg, je pensais aux trois pilotes devant moi, ici, j’ai juste
visé celui que je devais battre. D’abord, je voulais juste finir,
mais quand la situation a évolué, j’ai tenté ma chance »,
explique-t-il.

Depuis son podium à Silverstone, Alonso concentre ses efforts sur
le style Moto2 : « On essaye de rouler comme les meilleurs, sur
une pièce, tout en souplesse. De course en course, je prends la
maîtrise, même s’il reste des points à améliorer, surtout dans les
courbes rapides ». Face aux ténors de la catégorie, le
Colombien acquiert de l’expérience et savoure la bagarre au
sommet : « C’est dans la lutte avec les meilleurs qu’on
progresse le plus. Ils défendent fort, font peu d’erreurs. Ça donne
de la valeur à la victoire », souligne-t-il.

Modeste sur ses difficultés au départ : « La Moto2 est
difficile à démarrer, il y a beaucoup de puissance et de wheelie.
Je suis plutôt léger, donc j’ai du mal à mettre le poids sur la
roue avant. On travaille pour améliorer ça, pour faciliter la vie à
l’avenir ». Et sur l’usage des pneus neufs : « Il faut
trouver le bon équilibre, ne pas trop pousser ni être trop lent. Je
dois me préparer à attaquer sur une seule tentative, c’est très
important ».