POLITIQUE – Une officialisation en forme d’évidence : Les Républicains soutiendront bel et bien Rachida Dati aux élections municipales à Paris. « Les efforts de l’ensemble du mouvement seront orientés pour faire gagner sa liste et battre la gauche parisienne », écrit le parti dirigé par Bruno Retailleau dans un communiqué le 26 août.

La maire du VIIe arrondissement avait bien tenté un coup de poker en annonçant sa candidature à l’élection législative partielle face à Michel Barnier. Manière de faire monter les enchères et d’avoir les coudées franches pour son seul objectif : l’Hôtel de Ville.

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« Ce soir, la conquête de Paris a commencé, s’est réjouie Rachida Dati dans la foulée. Je remercie Les Républicains qui m’ont accordé leur investiture à l’unanimité. À Paris, j’œuvrerai au rassemblement de toutes les forces d’alternance et j’appelle tous les Parisiens à me rejoindre ». Défaite en 2020 face à Anne Hidalgo, l’ex-Garde des Sceaux compte bien repartir à l’assaut de la mairie de Paris l’an prochain, aidée par des sondages plutôt favorables. Une enquête Elabe pour La Tribune dimanche et BFMTV, parue en juin, a montré que Rachida Dati réunirait entre 30 et 34 % des voix au premier tour.

La question est maintenant de savoir si la ministre de la Culture pourra être soutenue par Renaissance et le MoDem, ou si elle aura face à elle un candidat étiqueté macroniste. Selon plusieurs sources, elle aurait monnayé son entrée au gouvernement en janvier 2024 à un soutien du chef de l’État, qui l’apprécie. Mais le scénario divise les troupes présidentielles qui, d’Agnès Buzyn à Clément Beaune en passant par Gilles Le Gendre, préféreraient un candidat issu de leur parti politique.

L’ancien député Pierre-Yves Bournazel, membre d’Horizons et proche d’Édouard Philippe, assure qu’il sera candidat coûte que coûte. Lui qui fut pourtant, dans une autre vie, conseiller de Rachida Dati au ministère de la Justice.

Les prémices d’une union à gauche

À gauche, le brouillard prédomine. En l’état actuel des choses, Emmanuel Grégoire (PS), David Belliard (Les Écologistes) et Ian Brossat (PCF) sont candidats. Mais des discussions doivent avoir lieu en cette rentrée pour parvenir (ou non) à une union dès le premier tour. Le communiste, ex-adjoint au Logement d’Anne Hidalgo, répète que c’est nécessaire pour que Paris reste à gauche. Une réunion devait avoir lieu début juillet, elle a finalement été repoussée au retour des vacances. « Tous ces gens se connaissent très bien et ne cessent de se voir et de se parler, tente de minimiser un proche de David Belliard auprès du HuffPost. Il ne faut pas donner à cette rencontre plus d’importance que nécessaire ».

Depuis 2001, et la première victoire de Bertrand Delanoë, le PS a toujours fait l’union avec le PCF au premier tour, rejoints au second par les Verts. Mais la possibilité de victoire de Rachida Dati oblige une partie de la gauche à revoir ses plans. Du côté de La France insoumise, aucun candidat n’est encore officiellement désigné, mais Sophia Chikirou tient la corde pour être intronisée.

Un retour de l’extrême droite ?

La députée de l’Est Parisien est créditée jusqu’à 17 % d’intentions de vote, ce qui pourrait lui permettre de faire entrer de nombreux insoumis à l’Hôtel de Ville… Mais surtout de monnayer un éventuel ralliement au reste de la gauche au second tour. David Belliard plaide d’ailleurs pour que toutes les forces de gauche et écologistes se parlent, contrairement à Emmanuel Grégoire qui ne veut pas entendre parler d’accord avec LFI, « ni au premier, ni au second tour ».

À l’extrême droite, Thierry Mariani (Rassemblement national) et Sarah Knafo (Reconquête) devraient être sur la ligne de départ, bien qu’ils n’aient tous les deux aucune chance de l’emporter. Leur objectif est ailleurs : grappiller un ou deux sièges au Conseil de Paris (le seuil est fixé à 10 % des voix). Tout un symbole pour une famille politique qui n’y siège plus depuis plus de trente ans. Dans les années 1980, un certain Jean-Marie Le Pen a d’ailleurs été conseiller de Paris. Une autre époque.

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