À l’extrémité sud de la Gironde, ces espaces boisés et naturels du massif forestier des Landes de Gascogne s’étendent actuellement sur cinq hectares le long de l’autoroute A65, qui relie Bordeaux à Pau. Ils laisseront bientôt la place à un parc d’activités industrielles et logistiques de 20 000 m2 dont l’aménagement a été confié au géant américain Panattoni par la communauté de communes du Bazadais. « Nous avons signé un partenariat pour mener les études techniques, commerciales et environnementales afin de pouvoir démarrer le chantier courant 2027 », précise Salvi Cals, le directeur général de Panattoni France. Avec déjà plus de 350 000 m2 en projet depuis son arrivée en France en 2021, l’aménageur concrétise ainsi sa volonté de se développer sur la façade atlantique.
« Le terrain est déjà desservi et il y aura des compensations environnementales mais les enjeux environnementaux sont bien identifiés puisqu’on se situe dans un secteur lié à l’A65 et à la future ligne à grande vitesse vers Toulouse et Dax », ajoute Isabelle Dexpert, vice-présidente de l’intercommunalité en charge de l’économie et maire de Bazas.
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Scellé de gré à gré, l’accord réserve le foncier à Panattoni en attendant de signer une promesse de vente. L’aménageur, spécialisé dans les projets logistiques et industriels partout dans le monde, mobilisera une vingtaine de millions d’euros pour construire un bâtiment de 20 000 m2 divisible en plusieurs unités à partir de 6 000 m2. Une manière de prospecter assez largement : « Cela peut intéresser un gros groupe local ou national, un logisticien ou des PME locales dans l’agroalimentaire ou l’industrie pour des activités de transformation, de stockage ou d’expédition », poursuit le dirigeant.
Des entrepôts toujours plus éloignés de Bordeaux
Le projet sera situé à plus de 80 km au sud de la métropole bordelaise où le marché des entrepôts est au point mort depuis plusieurs années, faute de foncier disponible et de volonté des élus. Ces derniers refusent les projets logistiques assimilés à des activités consommatrices de foncier, génératrices de nuisances et peu créatrices d’emplois. Résultat : une absence totale d’offre neuve au premier trimestre 2025. Après avoir opté pour Cestas et Canéjan, deux communes voisines de la métropole qui ont fait le plein d’entrepôts, les opérateurs logistiques tendent à s’en éloigner toujours plus.
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Du côté d’Altarea Logistique, c’est la frontière nord de la Gironde, à 30 km de Bordeaux, qui a été choisie pour installer un hub logistique géant de 160 000 m2 sur la commune de Gauriaguet, le long de l’autoroute A10 et de la LGV qui filent vers Paris. Le projet prévoit quatre entrepôts, allant de 19 000 à 75 000 m2, déployés sur un terrain de près de 40 hectares. Des implantations proches des axes routiers et ferroviaires mais qui risquent d’allonger et de densifier les trajets vers et depuis la métropole.
« Le Bazadais c’est certes plus loin de Bordeaux mais c’est plus proche d’autres pôles économiques et notre territoire a des facilités d’accès, une qualité de vie et un prix du foncier que la métropole bordelaise ne peut pas proposer », remarque Isabelle Dexpert tandis que Salvi Cals réfute « une logique binaire » : « L’offre disponible dans les grandes métropoles est très contrainte et la création de bâtiments neufs et performants, comme celui que nous construirons ici, correspond à la demande des entreprises et des salariés », observe-t-il.
Panattoni France évoque entre 100 et 300 créations d’emplois pour le territoire du Bazadais tandis qu’à Gauriaguet, le maire et Altarea font miroiter jusqu’à 700 emplois créés à l’horizon 2027/2028.
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