« Ma mère m’a lâché la main dans ce tribunal ». Dans les colonnes du journal britannique The Telegraph, Caroline Darian, la fille de Gisèle Pelicot, a révélé la dégradation de sa relation avec sa mère, depuis le procès des viols de Mazan. Celui-ci avait condamné, à la fin de l’année 2024, plus de 50 hommes, dont Dominique Pelicot, ex-mari de Gisèle Pelicot et père de Caroline Darian.
Durant les années d’enquêtes qui ont précédé le procès, les résultats avaient mis en lumière une seconde victime après Gisèle Pelicot, sa propre fille. Des photos de Caroline Darian avaient été retrouvées par la police sur un disque dur la montrant inconsciente et portant des sous-vêtements qui ne sont pas les siens. Ces images avaient été gardées dans un dossier supprimé intitulé « Ma fille nue ».
Lors du procès, Dominique Pelicot nie ne pas avoir connaissance de ces photographies mais sera bien reconnu coupable d’avoir pris ces photos. Pour autant, la quadragénaire se rappelle du visage de son père lorsque Dominique Pelicot a cessé d’être interrogé sur les photos de sa fille dénudée.
« Il a su qu’il avait gagné et qu’il ne répondrait plus à des questions me concernant », se remémore-t-elle. « J’ai été obligée de crier ‘tu mourras seul comme un chien’ dans la salle d’audience, alors que c’est interdit », une réaction qui n’aurait pas fait plaisir à Gisèle Pelicot : « Vous savez ce que ma mère a dit à plusieurs reprises en dehors du procès ? ‘Arrête de te donner en spectacle.' »
« Ma mère n’est pas une icône »
« Je suis une victime oubliée de cette affaire », a alors prononcé Caroline Darian auprès du Telegraph, reprochant à sa mère son manque de soutien durant le procès. Ses mots sont encore plus forts lorsqu’elle son sentiment d’abandon d’une mère « censée m’aider » lorsqu’elle apprend les actes de son ex-mari sur sa fille.
« Je ne lui pardonnerais jamais », a encore déclaré Caroline Darian, qui a regretté n’avoir « plus de père, ni de mère » après ce procès hautement médiatisé.
À la différence de toutes les éloges que Gisèle Pelicot a reçu pour son combat contre les agressions sexuelles, pour Caroline Darian, sa mère « n’est pas une icône, elle a été catapultée en tant qu’icône ». « Dans le même temps », a-telle ajouté, ses frères et elle ont été « brisés ». « Elle n’a pas rempli son contrat de mère. Vous restez une mère jusqu’à ce que vous mourrez, qu’importe les épreuves et les tribulations », a enfin assuré Caroline Darian.
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