Par
Thomas Blanc
Publié le
30 août 2025 à 6h50
À proximité de la gare Saint-Charles (1er arrondissement), locaux et touristes arrivant ou quittant Marseille ont l’honneur de passer devant la fontaine Fossati. Une fontaine du XVIIIe siècle classée monument historique. Pourtant, elle fait une bien pâle figure. Son état dégradé ne donne envie à aucun passant de s’arrêter pour la contempler. Face aux travaux à Notre-Dame de la Garde, l’état de cette fontaine tricentenaire force à se questionner sur le manque de rénovation des autres monuments de la ville.
Un patrimoine riche mais en mauvais état
Longtemps à la traîne en matière de patrimoine, la Ville de Marseille accélère désormais la conservation de ses monuments historiques, alors qu’elle ne comptait que 100 édifices protégés en 2020, loin derrière les autres grandes villes françaises. Un retard criant, que la mairie, sous l’impulsion de Perrine Prigent, adjointe au maire au patrimoine, entend combler.
La municipalité mène aujourd’hui une politique active. « On ajoute cinq à dix monuments par an à la liste, c’est un processus long de validation par plusieurs instances, régionales et nationales. Ces ajouts engendrent des obligations, notamment de conservation », explique l’élue. Parmi les monuments récemment inscrits figurent par exemple les fontaines Estrangin et Cantini, bijoux d’architecturaux locaux.
Pour assurer la préservation de ce « riche patrimoine », la Ville a lancé un marché de diagnostic d’un montant de deux millions d’euros : « L’enjeu, c’est d’avoir un diagnostic avec un historique des monuments ainsi que des conseils de rénovation », précise Perrine Prigent. L’objectif : avoir une « bonne vision d’ensemble des travaux à réaliser » et mieux cibler les besoins. Pour cela, le marché est divisé en quatre lots.
La fontaine Fossati, place des Capucines, dans le 1er arrondissement de Marseille. (©Thomas Blanc / actu Marseille)Quatre lots distincts
Le premier réunit les petits monuments, comme la colonne de la Peste, la fontaine Estrangin, la fontaine des Danaïdes et la fontaine Fossati. La société Fabienne Nabet Hugon est chargée de ce segment.
Le deuxième lot concerne des édifices de taille moyenne tels que l’église Saint-Ferréol, l’église de la Mission de France et la fontaine Cantini de la place Castellane, suivi par Archigem. Le troisième, avec des monuments plus imposants, comprend la bastide la Magalone, l’église Saint-Théodore, l’église des Chartreux et le musée Grobet Labadié, attribué à Archipape.
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Enfin, le dernier lot porte sur le Palais Carli, monument majeur de la ville et se sont les ateliers Codou qui en auront la charge.
Les Journées du Patrimoine en septembre
« On a jugé important d’avoir de bons diagnostics, au vu de l’état du patrimoine à Marseille », insiste Perrine Prigent. Elle souligne également la volonté municipale d’inscrire cette démarche dans le temps long en entrant « dans une dynamique beaucoup plus régulière de restauration et d’entretien de l’ensemble des sites municipaux par rapport à avant », conclut l’adjointe.
En redonnant vie à un patrimoine délaissé, les habitants retrouveront la beauté de leur ville. Si vous voulez découvrir la richesse patrimoniale de Marseille, les Journées du Patrimoine se tiendront d’ailleurs les 20 et 21 septembre prochains.
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