«J’espère que le réveil va sonner vendredi soir », affirmait cette semaine Christophe Loustalot, à l’aube de sa 10e saison en jaune et noir. Le demi de mêlée de 33 ans, futur ex-partant à l’intersaison, n’a pas oublié les départs ratés – et les trois défaites inaugurales – qui avaient plombé les deux dernières saisons des Montois. Le Souletin, nommé capitaine ce vendredi, n’a pas non plus oublié le faux pas d’il y a un an, sur ce même synthétique, face à ces mêmes Columérins (16-18), alors que ses partenaires et lui menaient… 16-5 à la mi-temps. Sauf que l’histoire s’est une nouvelle fois répétée (20-24).
Pourtant auteurs d’une entame convaincante, les jaune et noir ont encore raté leur rentrée. La faute à une touche défaillante et à un deuxième acte totalement raté, alors qu’ils avaient pris les devants à la pause. Mais Colomiers a pris ses habitudes sur le synthétique de Boniface. La machine haut-garonnaise s’est mise en route, celle des Landais s’est enrayée pour concéder une fâcheuse défaite dès la première journée. Avant la suite d’un bloc relevé, avec un déplacement à Agen et la réception de l’ogre vannetais, ils se retrouvent déjà sous pression. Et ils tenteront, cette fois, d’éviter les trois défaites d’affilée pour débuter…
Les Montois de Florian Dufour et Wahel Ponpon, dépassés dans le deuxième acte, n’ont pas réussir à tenir la cadence face à Colomiers.
Matthieu Sartre
Une mêlée dominatrice
Les incertitudes étaient grandes à l’entame de cette nouvelle saison. Pourtant, à l’issue des 40 premières minutes, les Montois peuvent se satisfaire d’une copie cohérente et d’un avantage mérité de quatre points (10-6). Et ce, après un premier acte engagé, bien que sans grandes envolées, et des fondamentaux plutôt solides. Notamment un secteur de la mêlée fermée désormais drivé par Roger Ripol et étonnamment dominateur dans ce début de partie : les joueurs de Romain Mareuil ne mettent que 8 minutes pour concasser le pack adverse à cinq mètres et inscrire le premier essai de la saison par l’incontournable Iashagashvili (7-0, 8e). L’efficacité offensive est maximale. Et la défense tient le choc.
Si le jeune ouvreur Delpy – prêté par Toulouse – rapproche les siens à deux reprises (7-3, 12e ; 10-6, 25e), les partenaires de l’ancien Landais Edwards – sanctionné d’un jaune pour brutalité sur Begic (31e) – se heurtent au rideau jaune et noir sans trouver de solution. Comme sur la dernière séquence du premier acte, alors qu’ils évoluent en supériorité numérique – après le jaune de l’ex-Columérin Ponpon pour fautes répétées (40e + 1) : rien n’y fait, les Montois défendent leur ligne comme des morts de faim. Malgré une indiscipline perfectible (7 pénalités en 40 minutes) et une touche toujours aussi fragile (trois lancers perdus entre la 6e et la 32e). Car Loustalot, le capitaine-buteur avec le meilleur taux de réussite de Pro D2 la saison dernière, est aussi précieux dans le jeu d’occupation qu’il est impeccable face aux perches.
Les Montois de Bautista Ezcurra se retrouvent sous pression dès la première journée, avant un périlleux déplacement à Armandie.
Matthieu Sartre
Le doute s’installe, renforcé par une touche défaillante, une indiscipline grandissante au sol et une bataille perdue dans les airs
Puis la machine s’enraye
Problème : à 14 contre 15, leur avantage ne dure que trente petites secondes au retour des vestiaires, et le centre haut-garonnais Nuu perce sans grande difficulté une muraille jusqu’ici imprenable (10-13, 41e). Tout est à refaire pour des jaune et noir désormais contraints de courir derrière le score, alors que le spectre du scénario du 30 août 2024 flotte au-dessus d’un stade Boniface à l’affluence modeste (environ 3 700 spectateurs). Le doute s’installe, renforcé par une touche défaillante, une indiscipline grandissante au sol et une bataille perdue dans les airs. Et il faut beaucoup de réussite à Dupont, entré quelques secondes auparavant et qui profite d’une mésentente défensive adverse, pour inscrire son premier essai en jaune et noir et soulager les siens (17-13, 55e).
Delpy grignote (17-16, 58e), Loustalot lui répond (20-16, 63e). Mais les joueurs de Florian Nicot semblent avoir trouvé leur rythme de croisière, à l’image de Nuu, qui signe le doublé après une attaque placée tranchante (20-21, 66e). Boniface gronde, les jaune et noir perdent le fil. Désormais sur le reculoir constamment, dans l’incapacité de renverser la vapeur, ils sont à deux doigts de craquer sur une percée dévastatrice du feu follet Delpy (68e), qui rajoute trois points dans la besace des visiteurs (20-24, 78e). Et les ultimes velléités offensives landaises sont contenues aisément par des Columérins en confiance. Comme l’an passé, ces derniers sont venus frapper un grand coup avec cette courte mais précieuse victoire à Boniface. Comme l’an passé, les Montois, passés à côté de leur deuxième acte, sont sous pression dès la J1. L’histoire se répète. Comme un jour sans fin.