Les quais rive gauche, à Grenoble (Isère), sont un secteur particulièrement dangereux pour les cyclistes et les piétons. Ce vendredi 29 août, la mairie a dévoilé les visuels de son projet de réaménagement de ce lieu bordant l’Isère, en vue de le sécuriser.

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Ce vendredi 29 août, la ville de Grenoble (Isère) a dévoilé plusieurs visuels de son projet de réaménagement des quais rive gauche de la capitale des Alpes. Des images qui permettent de se projeter davantage dans ce que pourraient être les quais de l’Isère dans un futur plus ou moins proche. 

Un projet qui pour l’heure n’est qu’au stade des études de faisabilité et qui n’est pas encore chiffré, mais qui d’après Gilles Namur, adjoint aux espaces publics et à la mobilité à la mairie de Grenoble est « une priorité » : « C’est en projet depuis le début du mandat. Nous avions un accord du président de la métropole, mais le projet a été repoussé, car les travaux de l’A480 et du Rondeau ne permettaient pas de faire les deux », explique l’élu.

Au niveau de la maison de l'Architecture et de la place de Berulle, le projet prévoit la création d'une plateforme donnant sur l'Isère.

Au niveau de la maison de l’Architecture et de la place de Berulle, le projet prévoit la création d’une plateforme donnant sur l’Isère.

© Ville de Grenoble, BEAP

Le quai Stéphane Jay est un axe majeur à Grenoble, reliant notamment la Porte de France et les communes de Saint-Égrève et de Saint-Martin-le-Vinoux à l’Île Verte. Un axe fréquenté par des milliers de voitures par jour, mais peu par les piétons.

« Les trottoirs sont trop étroits et pas confortables. Les piétons sont coincés entre les voitures et les bâtiments. Personne ne va sur les quais rive gauche », déplore Gilles Namur. « Nous voulons faire en sorte que ce ne soit plus un espace de transit, qu’il soit dédié à ceux qui ont envie d’y passer du temps, qu’il ne serve pas simplement à traverser la ville ».

Avant/après le secteur du téléphérique de Grenoble sur le quai Stéphane-Jay.

Avant/après le secteur du téléphérique de Grenoble sur le quai Stéphane-Jay.

© Google maps/Ville de Grenoble, BEAP

L’étude de faisabilité prévoit ainsi une végétalisation du secteur, l’élargissement des trottoirs, l’installation de mobiliers urbains et l’aménagement d’une promenade piétonne le long de l’Isère. Surtout, afin de sécuriser la circulation des vélos, le projet prévoit la création d’une piste cyclable bidirectionnelle sur 1200 mètres, de la porte de France au pont de Chartreuse. Un nouvel axe permettant de contourner le centre-ville par le nord : « L’idée, c’est de pouvoir relier la Presqu’Ile en contournant les rues piétonnes. D’après l’étude, les dimensions permettent de faire un aménagement cycle confortable et piéton et conserver de la circulation voiture ».

Toutefois, le but est tout de même de réduire la circulation des voitures sur cet axe, et de la diriger vers les grands boulevards et la rocade sud, tout en gardant l’accès aux véhicules d’urgence. De plus, le projet prévoit la suppression de 130 places de stationnement.

Des quais végétalisés, permettant aux piétons, vélos et voiture de cohabiter : c'est ce que prévoit le projet de réaménagement porté par la ville de Grenoble.

Des quais végétalisés, permettant aux piétons, vélos et voiture de cohabiter : c’est ce que prévoit le projet de réaménagement porté par la ville de Grenoble.

© Ville de Grenoble, BEAP

À l’origine de ce projet, la volonté de la ville de Grenoble et de la métropole de développer des aménagements cyclables sécurisés. Pour rappel, Grenoble en tête des grandes villes où la pratique du vélo est la plus répandue chez les actifs. « La sécurité, c’est le moteur numéro 1 pour faire en sorte que les gens prennent le vélo ».

Pour identifier les zones à sécuriser, la ville se fie au baromètre des villes cyclables, une enquête réalisée par la Fédération française des usagers et des usagères de la bicyclette. Ce sont les usagers eux-mêmes qui soumettent des points noirs pour les cyclistes à sécuriser.

« La priorité de la ville et de la métropole, c’est d’avant tout sécuriser les points noirs identifiés par les habitants. Depuis 2021, dans de nombreux aménagements avec la métropole, on a fait disparaître tous, ou quasi tous les points noirs majeurs », assure l’adjoint, citant notamment des entrées de ville, des grands ponts et échangeurs autoroutiers, comme l’échangeur des Martyrs, le pont du Vercors ou encore le rond-point Pierre et Marie Curie, « un giratoire qui a été complètement sécurisé cet été ».

Mais l’un des points noirs principaux identifiés par les usagers reste le quai Stéphane Jay. « Aujourd’hui, il est vécu comme le plus dangereux de la ville par les cyclistes », affirme Gilles Namur. « C’est l’un des points qui restent à travailler ». 

Sans aucun doute, ce projet de réaménagement sera au cœur de la campagne municipale à venir, ces visuels dévoilés pile avant la période de réserve (le 1er septembre) en sont le présage. « Ça sera forcément un sujet de campagne », admet Gilles Namur, « mais quelle que soit l’équipe, tout le monde commencera là-dessus et ce projet sera probablement réalisé sur le prochain mandat ».