Près de 40 ans de violences sexuelles. Dans une conférence de presse tenue ce vendredi 29 août, l’enseignement catholique et le diocèse de Loire-Atlantique ont annoncé avoir recueilli plusieurs témoignages de violences sexuelles au sein d’un établissement de Nantes entre les années 1950 et 1990, évoquant 10 victimes ainsi que 5 prêtres mis en cause, aujourd’hui décédés.
« Nous avions des soupçons pour l’établissement en question et sans doute l’affaire Bétharram, comme dans beaucoup de diocèses, a permis à des victimes de comprendre qu’il était temps de parler », explique Frédéric Delemazure, directeur diocésain de l’enseignement catholique de Loire-Atlantique, invité sur RTL.
« Ces faits sont survenus entre 1958 et 1995 précisément et ils impliquent des prêtres ainsi qu’au moins un membre du personnel éducatif » au collège-lycée Saint-Stanislas, avait-il détaillé en conférence de presse. Les témoignages, émanant des victimes ou de leurs familles, décrivent des viols, des agressions sexuelles et des attouchements commis au sein de l’internat et pour « au moins une victime » des faits survenus lors de vacances organisées par l’établissement.
Les victimes, neuf hommes et une femme, étaient collégiens à l’époque des faits. « Les périodes concernées, selon ce que l’on sait, sont les suivantes : 1958 à 1978, les années 1980 à 1981, les années 1991 à 1995 », a précisé Frédéric Delemazure. Les faits « ont été signalés à l’autorité judiciaire », a-t-il ajouté.
Je leur demande pardon. J’ai honte de ce qui a été fait.
Frédéric Delemazure, directeur diocésain de l’enseignement catholique de Loire-Atlantique
Après avoir révélé ces faits, le diocèse lance un appel à témoins. Il souhaite « inciter les victimes qui ont vécu ces atrocités à se faire connaître auprès du diocèse ou de l’enseignement catholique, parce que nous sommes persuadés que c’est important pour elles de se manifester. On voit bien au travers de notre lien avec les victimes, les rares victimes qui se sont manifestées, que c’est un chemin nécessaire pour accepter ce qui s’est passé », confie Frédéric Delemazure sur RTL.
« Je leur demande pardon. J’ai honte de ce qui a été fait, même si je n’étais évidemment pas là à ce moment-là. Je veux garantir, parce que je sais que c’est leur souhait, je veux les garantir que l’enseignement catholique et l’Église en général, aujourd’hui, a pris conscience de ces atrocités et fait en sorte que les enfants sont aujourd’hui en sécurité », poursuit-il.
L’évêque de Nantes, Mgr Laurent Percerou, a lancé lors de la conférence de presse un appel à témoignages « avec l’espoir que se fassent connaître celles et ceux qui auraient été victimes d’agressions physiques ou sexuelles à Saint-Stanislas ainsi que dans les établissements scolaires de l’enseignement catholique de Loire-Atlantique ».
Les témoignages évoqués ont été recueillis en février et juin 2025. Trois victimes sont aujourd’hui décédées.
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