Par
Antoine Blanchet
Publié le
30 août 2025 à 9h42
Le gaz. Matière essentielle pour la vie peut aussi causer la mort. À Paris, les drames liés à ce produit inodore et inflammable ont défrayé la chronique ces dernières décennies. Plusieurs explosions proches d’habitations ont ainsi coûté la vie aux pompiers et aux habitants. La dernière en date : l’explosion de la rue Saint-Jacques en 2023, qui a fait quatre morts. En 1978, un autre drame va secouer la capitale. Pas une, mais plusieurs déflagrations, vont causer la mort de 12 personnes dans le 16ᵉ arrondissement.
Explosion rue du Colonel-Bonnet
Ce jour-là, le quotidien suit son cours dans la rue Raynouard, située non loin de la Maison de la Radio. Les passants vont et viennent au milieu des immeubles cossus. Depuis cinq ans, ces derniers sont chauffés grâce au gaz de ville, provenant des Pays-Bas et d’Algérie. Mais vers 15h30, un bruit terrible résonne dans les rues. Tout tremble. Une explosion vient de se produire.
L’origine de la déflagration est un immeuble situé à l’angle de la rue du Colonel-Bonnet. Des pierres du bâtiment sont projetées et tombent sur les passants. Très vite, les pompiers et la police se rendent sur place. De nombreux curieux aussi. Les forces de l’ordre tentent de mettre en place des cordons de sécurité, mais n’arrivent pas à totalement juguler la foule venue voir les débris de l’immeuble.
Plusieurs déflagrations
C’est cette forte affluence qui va transformer l’accident en drame. Environ 30 minutes après la première explosion, une seconde explosion ravage un immeuble de l’avenue de Lamballe à quelques dizaines de mètres. Plusieurs personnes présentes sont tuées. Quelques minutes plus tard, nouvelle déflagration et nouvelles victimes.
C’est la panique. Le quartier est évacué, car on redoute de nouvelles explosions. Plusieurs se produiront sous terre dans la soirée. Au total, 1 000 personnes sont privées de logements. Les victimes sont hospitalisées à Ambroise-Paré, mais faute de médecins suffisants, plusieurs d’entre elles décèdent. Le bilan est lourd. On compte 12 morts et une soixantaine de blessés.
À Paris, c’est la consternation. Le maire de l’époque, Jacques Chirac, stoppe sa tournée électorale et revient de Franche-Comté pour constater la catastrophe. Une enquête est ouverte pour déterminer les circonstances de ces explosions. Il s’agirait de la rupture d’une conduite maîtresse. Cette dernière a causé la propagation du gaz dans les caves et les égouts du quartier.
La création du Plan Rouge
La catastrophe a eu des conséquences sur la gestion de crise chez la Brigade des sapeurs-pompiers de Paris (BSPP). Ce dernier est activé lors de drames ayant fait plus de 10 victimes. Il consiste en la création de postes médicaux avancés. Ces derniers reçoivent les blessés afin de les identifier et déterminer la gravité de leurs blessures. Ils sont ensuite dispatchés dans différents hôpitaux afin d’éviter tout engorgement.
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