Le chef de la diplomatie française Jean-Noël Barrot a dénoncé ce samedi le refus par les États-Unis de l’octroi de visas à des responsables palestiniens pour venir à New York. Washington avait annoncé cette décision vendredi soir, à quelques semaines de la prochaine assemblée générale des Nations Unies prévue en septembre, où la France plaidera pour la reconnaissance d’un État palestinien.
« Le siège des Nations Unies est un lieu de neutralité. C’est un sanctuaire, au service de la paix. Une Assemblée générale des Nations Unies ne saurait souffrir d’aucune restriction d’accès », a déclaré Jean-Noël Barrot à Copenhague, peu avant une réunion des ministres des Affaires étrangères de l’UE.
Une décision jugée contraire au droit international
Le département d’Etat avait indiqué « révoquer et refuser » l’octroi de visas « pour les membres de l’Organisation de libération de la Palestine et de l’Autorité palestinienne », à l’approche de cette réunion internationale. L’administration Trump les considère « responsables de ne pas respecter leurs engagements et de compromettre les perspectives de paix »
Le département d’Etat accusent notamment les Palestiniens de se servir de la justice à des fins illégitimes en se tournant vers la Cour pénale internationale (CPI) et la Cour internationale de justice (CIJ) pour résoudre leurs contentieux avec Israël.
La décision de Washinghton a été saluée par Tel-Aviv, tandis que l’Autorité palestinienne l’a jugée « en contradiction avec le droit international », et a appelé Washington à « revenir » dessus. Les États-Unis ne sont pas censés refuser des visas aux fonctionnaires se rendant à l’ONU, dont le siège est à New York, en vertu d’un accord que le département d’État assure respecter en autorisant la mission palestinienne auprès des Nations unies.
L’assemblée déplacée à Genêve ?
Le porte-parole de l’ONU, Stéphane Dujarric, a déclaré de son côté qu’il était « important » que tous les États et les observateurs permanents, y compris les Palestiniens, soient représentés lors d’un sommet prévu la veille du début de l’Assemblée générale. « Nous espérons évidemment que cela sera résolu ».
Hormis la France, la décision américaine a également été dénoncée par Xavier Bettel, ministre luxembourgeois des Affaires étrangères. « On ne peut pas nous prendre en otage », a-t-il lancé, suggérant d’organiser à Genève une session spéciale de l’AG de l’ONU pour s’assurer de la présence des Palestiniens. « On doit pouvoir discuter ensemble, on ne peut pas tout simplement dire qu’on exclut la Palestine du dialogue », a affirmé Xavier Bettel à Copenhague.