Après une défaite cruelle de deux petits points face à Grenoble (28-30) lors du premier match de la saison de Pro D2, Fabien Cibray est revenu sur la rencontre en conférence de presse.

Au moment de quitter la salle, alors qu’aucune question ne lui était plus posée et qu’il se dirigeait vers la sortie, Fabien Cibray a répété deux fois, doucement mais avec une profonde frustration : “On se le perd tout seuls, ce match ! On se le perd tout seuls…”. La saison de Pro D2 vient de démarrer, mais à Oyonnax, la frustration a déjà pris le dessus après la défaite à domicile face aux voisins grenoblois (28-30).

On a manqué de maîtrise

Interrogé sur le scénario de cette défaite cruelle, l’entraîneur oyonnaxien a livré une analyse lucide, sans détours : « Qu’est-ce qu’on peut dire sur cette fin de match ? Elle est frustrante, mais non maîtrisée. On savait que ce match allait être long et serré pour les deux équipes. Sur la fin, on avait moins de cohésion. »

Pour Cibray, la bascule ne se joue pas uniquement dans les dernières secondes et la pénalité de Romain Trouilloud passée depuis près de soixante mètres. C’est tout au long de la rencontre qu’Oyonnax a laissé des opportunités en route : « On manque beaucoup d’occasions en première mi-temps pour faire le score. On est deux fois dans l’en-but. Deux fois où on n’arrive pas à applatir le ballon. Résultat : On a un renvoi d’en but et un autre où ça revient à la pénalité… et on ne met que trois points. On aurait pu mieux faire. On a manqué de réalisme en première période et de maîtrise en seconde. »

Des scénarios un peu improbables

L’entraîneur oyonnaxien pointe aussi du doigt un enchaînement de faits de jeu inhabituels qui ont bousculé l’organisation de son équipe : « On s’est retrouvé avec des scénarios un peu improbables où on a dû faire rentrer-sortir des joueurs. On s’est retrouvé avec Jonathan Ruru au centre, des choses un peu bizarres et ça nous a déstabilisés. Dans le money time, la cohésion collective était plus chez eux que chez nous, tout simplement. »

Un constat qui pèse lourd, d’autant qu’Oyonnax avait pourtant dominé son adversaire dans un secteur clé, la mêlée. « C’est un secteur sur lequel on voulait appuyer ce soir. Il nous a beaucoup rapporté. Paradoxalement, c’est sur ce secteur de la mêmée qu’on perd. Mais je fais confiance à M. Marbot pour prendre les meilleures décisions. C’est un arbitre de très bon niveau. »

Quand on porte le maillot d’Oyonnax, il faut le respecter

Malgré la déception, Cibray veut retenir le positif et se projeter rapidement : « L’état d’esprit est bon, le contenu est bon. En Pro D2, tous les matchs vont être comme ça. Il faut qu’on arrive à régler ces détails, être beaucoup plus en maîtrise. Si on apprend de nos erreurs, surtout celles de ce soir dans les trente dernières minutes, on gagnera plus de matchs qu’on en perdra. »

Un message tempéré par le troisème ligne-aile Pierre-Samuel Pacheco, qui insiste sur l’importance de l’humilité : « Il n’y a pas du tout d’affolement. On est forcément déçus mais il y a eu trop de suffisance ce soir. Quand on porte le maillot d’Oyonnax, il faut le respecter ». Le jeune oyoman de 25 ans fait sûrement partie des grandes satisfactions de la soirée du côté du staff d’Oyonnax Rugby, après son très bon match.