Un réseau de trafiquants avait annoncé son opération caritative en début de semaine. Le sous-préfet refuse que soit ainsi diffusée «une image positive de la criminalité organisée».

Une distribution de fournitures scolaires, prévue samedi dans un quartier défavorisé d’Orange, dans le Vaucluse, a été interdite par arrêté préfectoral, au motif qu’elle était organisée par un réseau local de trafiquants de drogue. Le préfet du département estime que l’«action caritative» initiée par le FV Gang, un groupe lié au trafic de stupéfiants dans le quartier Fourchevieilles, a pour effet de «diffuser une image positive de criminalité organisée liée au trafic».

Cette distribution, annoncée en début de semaine sur TikTok, devait avoir lieu à deux jours de la rentrée des classes dans le gymnase Maurice Purpan de ce quartier défavorisé, rongé depuis de nombreuses années par le trafic de stupéfiants. Illustrée de dessins colorés avec trombone, classeur et stylo, l’annonce, encore visible vendredi soir mais supprimée depuis, avait été publiée en début de semaine. «Étudier, c’est semer l’avenir», pouvait-on lire en bas de cette publication, mise en ligne par le compte TikTok «Une voix dans la zone».

L’arrêté souligne «l’omniprésence du trafic de stupéfiants dans le département».
Site vaucluse.gouv.fr


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Dans son arrêté, la préfecture du Vaucluse estime que cette distribution est «de nature à valoriser les actions du groupe FV Gang ainsi que sa réputation» et signale «l’urgence à prévenir les risques d’atteinte à l’ordre et à la moralité publics». Elle souligne également «l’omniprésence du trafic de stupéfiants dans le département», l’un des plus pauvres de France. Selon la préfecture, une opération similaire avait déjà été organisée en septembre 2024 par des personnes liées au trafic de stupéfiants local et se revendiquant aussi du groupe FV Gang.

Un courrier de dealers proposant son aide aux habitants

Au début du mois, la radio Ici Gard-Lozère avait révélé que des habitants d’un quartier populaire de Bagnols-sur-Cèze, dans le Gard, avaient quant à eux reçu un courrier de dealers du quartier, s’excusant pour les «nuisances» causées par le trafic, proposant en contrepartie les services de «jeunes motivés» pour du bricolage ou des courses.

Dans le sud-est de la France, de nombreuses villes moyennes sont frappées par ce fléau du trafic de stupéfiants qui empoisonne la vie de certains quartiers et suscite des violences comme, par exemple, cet été à Nîmes où un couvre-feu pour mineurs a été décidé et vient à nouveau d’être prolongé en septembre.