Olivier Klein, recteur de l’académie de Strasbourg l’a énoncé à plusieurs reprises ce vendredi. L’objectif en cette rentrée est de « ne laisser aucun élève au bord du chemin, de lutter contre tous les déterminismes sociaux, de genre et d’adresse ».
Un meilleur taux d’encadrement
« Il y aura à la rentrée un professeur devant chaque élève », a assuré Olivier Klein, recteur de l’académie de Strasbourg. Dans le premier degré, 164 492 élèves sont attendus en 2025, soit 3 000 de moins que l’an dernier. Le nombre d’enseignants reste inchangé (10 678). Dans le second degré, une très légère hausse des effectifs est observée avec 163 élèves de plus – ils seront 90 466 au collège et 43 202 au lycée, pour 15 postes supplémentaires en équivalent temps plein (ETP).
Le défi des remplacements
Qu’en est-il des professeurs remplaçants ? « La situation reste fragile, a reconnu le recteur. Ce n’est pas un problème d’argent mais un problème de vivier de professeurs. Les remplacements de courte durée restent la priorité ».
Pour les longues absences, « nous avons encore une marge d’amélioration », a complété Claudine Macresy-Dupont, secrétaire générale de l’académie. La discipline la plus tendue reste les lettres.
Dans le Bas-Rhin, 15 postes supplémentaires ETP de remplaçants ont été pourvus : ils sont 360 au total. Dans le Haut-Rhin, ils seront 12 ETP de plus, soit 280 professeurs.
L’académie comptera également 9 CPE et 22 assistants d’éducation supplémentaires.
Parcours Tomi-Ungerer : pas assez de familles
L’académie de Strasbourg compte cinq sections maternelles trilingues Tomi-Ungerer. Aucune ouverture n’est prévue cette année. « Il faut trouver des enseignants capés, en mesure d’enseigner l’alsacien et c’est une denrée rare. Il faut aussi trouver notre public, a avancé Nicolas Feld-Grooten, directeur académique des services de l’Éducation nationale (Dasen) du Bas-Rhin. Nous étions prêts à lancer un parcours à Marlenheim et à Illkirch mais nous n’avions que deux-trois familles intéressées. » Même constat à Munster dans le Haut-Rhin.
L’inclusion et la santé mentale comme priorités
Dès cette rentrée, 43 pôles d’accueil à la scolarité (PAS) seront déployés, en lien avec l’Agence régionale de la santé. Ils disposeront d’un enseignant coordonnateur et d’un éducateur du secteur médico-social. « Ils servent de guichet unique à destination des familles pour les élèves ayant des besoins éducatifs particuliers – et cela ne se limite pas aux enfants en situation de handicap », a expliqué le recteur. Les PAS proposeront des solutions adaptées, rapides. À terme, il y en aura 69.
Par ailleurs, 98 postes ETP supplémentaires d’accompagnants d’élèves en situation de handicap (AESH) sont créés.
Dans le Haut-Rhin, dans le cadre du programme « Ambitions Mulhouse », une expérimentation sera menée en collaboration avec le pédopsychiatre Romain Coutelle. « Un éducateur ou un infirmier spécialisé en pédopsychiatrie sera présent deux demi-journées par semaine dans un établissement. Il disposera d’une salle pour recevoir les élèves qui rencontrent des difficultés. Nous travaillerons aussi pour développer chez les enseignants leur capacité à repérer des signaux faibles des troubles du comportement », a détaillé Sébastien Foissier, directeur du programme.
Orientation : ouvrir le champ de possibles
« Les évaluations des filles en mathématiques se dégradent au fil du cursus, a regretté Oliver Klein. Et il y a encore trop d’élèves qui subissent leur orientation. Il faut ouvrir le champ des possibles. Nous allons accompagner les établissements dans la création de leur plan pluriannuel d’orientation s’ils n’en ont pas encore. » Ce plan sera partagé avec les élèves et leurs responsables légaux.
Dans le second degré, un temps de formation sera proposé le 14 octobre aux professeurs principaux de classe de 3e. Un centre de ressources en ligne baptisé « Carret » est aussi en cours de création.
Deux dates mémorielles
Olivier Klein a rappelé deux rendez-vous : le 9 décembre prochain, la loi de la séparation des Églises et de l’État fêtera ses 120 ans. « Ce sera l’occasion de mettre en lumière cette loi de liberté et de protection de la laïcité. » En juin 2026, l’historien alsacien Marc Bloch sera panthéonisé. « On fera le maximum pour que des élèves de l’académie soient présents à Paris ».