Battu la semaine dernière à Guingamp, le Stade toulousain a, cette fois, dominé l’Aviron bayonnais au cours d’une soirée où sa jeune garde a tenu la dragée haute aux Basques.

C’est au Pays basque, et plus précisément à Bayonne, là où le Stade toulousain ne s’était plus imposé depuis décembre 2020, que les hommes d’Ugo Mola ont remporté leur premier match de la saison (24-28), sept jours après leur revers à Guingamp, contre Vannes (33-28). « Globalement, nous sommes quand même satisfaits de l’état d’esprit général, même s’il y a encore eu quelques approximations, a estimé Jean Bouilhou après la rencontre. Nous n’avons pas lâché, contrairement à la semaine dernière, nous avons tenu le score jusqu’à la fin. » L’essai inscrit par Tom Spring, sur la sirène, a donné un peu moins de relief au tableau d’affichage, mais avant ça, les Rouge et Noir ont fait la course en tête pendant la quasi-totalité de la seconde période. Il faut dire que les entrées de plusieurs cadres ont fait la différence et ces derniers ont terminé le travail entrepris par la jeune garde toulousaine.

Trois joueurs de plus de 24 ans au coup d’envoi

Au coup d’envoi de la rencontre, seuls trois joueurs (Baille, Meafou et Roumat) avaient plus de 24 ans et c’est avec de nombreux espoirs que les Rouge et Noir ont attaqué ce match amical face à Bayonne, où ils ont fait plus que rivaliser, puisque le score était de parité à la pause (7-7). « Ce soir encore, ils ont fait une superbe partie, soulignait François Cros en conférence de presse. Ils s’envoient à chaque sortie, ça permet de créer et de garder cette émulation dans le groupe. Personne ne dort sur ses acquis, tout le monde va chercher plus loin pour avoir sa place et faire en sorte que, le week-end, l’équipe soit gagnante. »

Avec un peu plus de réalisme près des lignes, les hommes d’Ugo Mola auraient même pu virer en tête à la pause. « C’est dommage, on ne concrétise pas les occasions, soufflait Bouilhou. On y va dix fois et on ne marque pas, à part sur le dernier ballon. » Mais l’essentiel est ailleurs. En rivalisant de la sorte, les jeunes toulousains montrent à Ugo Mola qu’il pourra compter sur eux lorsque la fenêtre internationale pointera le bout de son nez et, in fine, à Toulouse, l’été sert aussi à (déjà) préparer les doublons. « C’était un peu le message d’Ugo, racontait Bouilhou. Il leur a dit qu’ils allaient se confronter à une très belle équipe de Top 14 et que c’était à eux d’exister, dans ces matchs-là, avec de l’intensité, pour, potentiellement, être présent quand on aura besoin d’eux. Certains ont bien tiré leur épingle du jeu. »

L’exemple du troisième ligne Roméo Martin-Bonnard

Roméo Martin-Bonnard est de ceux-là. Aligné d’entrée aux côtés de Léo Banos et Alexandre Roumat en troisième ligne, le jeune homme de 19 ans a rendu une copie plutôt propre. Agressif à l’impact, il a réalisé une jolie percée, illustrant ainsi la formation toulousaine sans complexe. « Roméo est l’exemple type du jeune joueur qui arrive et dont on ne sait pas quel est le niveau athlétique. Ça fait deux matchs qu’il répond présent sur ça. Il y a forcément encore un peu de travail, mais la base est là par rapport à l’engagement, l’état d’esprit et l’envie de gagner, d’avancer. C’est bien pour progresser », soulignait Jean Bouilhou.

« Il a fait une superbe première partie, ajoutait François Cros. Il est très rugueux, à l’image de son père (Rémy Martin, N.D.L.R.). C’est sa deuxième sortie très propre. C’est top pour lui et pour nous, car ça va nous challenger et il sera prêt lorsqu’on aura besoin de lui. » Ses partenaires de l’équipe espoirs le seront aussi. « Ils sont surprenants, avouait Bouilhou. À chaque fois qu’on les fait jouer, ils ont cet enthousiasme, et physiquement ils répondent présent. C’est rassurant. » Pour la suite, à moyen ou long terme, et pour les semaines qui arrivent, quand Ntamack, Baille, Cros ou Jelonch rejoindront l’équipe de France.