Pourquoi avoir décidé d’acquérir une souveraineté numérique ? S’il y en a un, quel a été l’événement déclencheur ?
Contrairement à ce que vous imaginez, ce n’est pas Donald Trump qui nous a poussés à effectuer ce changement. Cela nous a confortés, c’est évident. Plus sérieusement, c’est l’arrivée d’une nouvelle majorité, d’un nouvel exécutif écologiste à la Ville de Lyon aux élections municipales en 2020. Celui-ci voulait bénéficier d’une déclinaison numérique en phase avec les enjeux écologistes. Cela s’est traduit par deux axes stratégiques numériques que nous avons mis en œuvre : la souveraineté et la sobriété numériques, car les deux sont intimement liés.
La souveraineté numérique sur le plan politique, c’est la volonté de s’éloigner des Gafam, de leur situation monopolistique et fiscale, de la fuite des données, mais aussi une approche qui se veut plus éthique autour des données, notamment celles de nos administrés.
La décision est facile à prendre. La mise en œuvre, elle, nécessite beaucoup de préparation.
Le second aspect poussé par cet exécutif relève de la sobriété numérique. Or, on le sait, les environnements Microsoft sont énergivores. La firme pousse régulièrement à renouveler le hardware et il y avait une volonté ferme de l’exécutif lyonnais de freiner cette course à la technique et à la puissance de calcul. On pourrait dire que c’est ce que doit faire normalement toute collectivité puisqu’il existe différentes réglementations, notamment la loi AGEC qui nous oblige à un taux d’équipement reconditionné.
Évidemment, le politique est allé plus loin en nous demandant que l’ensemble de nos équipements soient dans la mesure du possible reconditionnés. Inévitablement s’est posée la problématique des ressources susceptibles d’être consommées par Microsoft, qui pourraient ne pas être à terme en adéquation avec nos équipements. On est typiquement dans cette obsolescence technique qui va à l’encontre d’un élément essentiel : l’impact environnemental du numérique. Il ne faut pas perdre de vue que l’impact au carbone du numérique est essentiellement porté par le hardware, plus que par le software et les usages. C’était pour notre élu en charge du numérique, Bertrand Maes, un élément déterminant.
Les deux aspects se sont donc parfaitement combinés : sobriété et solution alternative, souveraine et si possible open source, pour échapper à cette situation.