Il n’avait plus gagné depuis près de trois ans. Guillaume Martin-Guyonnet a mis fin ce vendredi à une longue période sans lever les bras en s’imposant à Montfaucon, à l’occasion de la Classic Grand Besançon Doubs (voir classement). “Je ne gagne pas souvent, surtout ces dernières années, donc là, il faut savourer”, a apprécié auprès de DirectVelo le Normand qui ne s’était plus imposé depuis le Tour de l’Ain, en août 2022.
Le grimpeur de 31 ans était l’un des grands favoris de l’épreuve qui ouvre le triptyque franc-comtois. Et sa formation, venue avec quelques solides équipiers, a pris ses responsabilités en accélérant le rythme à 50 kilomètres de l’arrivée, dans la première des deux ascensions de la Malate. “C’était le plan de durcir. Mes coéquipiers l’ont bien fait. Ensuite, on a bien contrôlé le petit groupe qui est parti entre les deux montées”. Le groupe, composé de Théo Delacroix (St-Michel-Preference Home-Auber 93), Fabien Doubey (TotalEnergies), Johannes Kulset (Uno-X Mobility), Louis Rouland (Arkéa-B&B Hôtels) et Loe van Belle, (Visma-Lease a Bike), rescapé de l’échappée matinale, n’a en effet jamais pu espérer jouer la victoire et a été avalé à quinze bornes du but.
« LE TRAVAIL DE TOUTE UNE ÉQUIPE »
La formation TotalEnergies choisit ensuite de faire le pied de la montée finale pour Jordan Jegat. C’est finalement Nicolas Breuillard (St-Michel-Preference Home-Auber 93) qui attaque le premier. “Je me suis rendu compte à la moitié de la montée qu’on n’était plus que six ou sept coureurs, rapporte Clément Braz Afonso. C’est à ce moment-là que j’ai proposé à Guillaume d’attaquer. Je lui ai dit : « vas-y, il y a le trou ». C’était sa chance”. Son leader passe alors à l’action dans le virage qu’il avait ciblé, à 2500 mètres de la ligne. “J’avais prévu de ne pas me retourner jusqu’au lacet suivant. Ça s’est déroulé vraiment comme sur du tableau noir”.
Personne ne parvient en effet à l’accompagner. “Il y a un replat à peut-être 1,5 kilomètre. Je savais que derrière, ça pouvait commencer à se regarder. Je sentais qu’il m’en restait aussi un petit peu pour faire le dernier kilomètre. J’ai entendu que j’avais une quinzaine de secondes d’avance. C’est peu, mais sur une montée comme ça, il faut réussir à les boucher, et j’ai réussi à les garder”. Il a tout donné jusqu’à 100 mètres de la ligne avant de commencer à savourer. “Le plaisir est plus maintenant (avant la cérémonie protocolaire, NDLR) que pendant”. Le plaisir, il est aussi pour ses coéquipiers. “C’est le travail de toute une équipe, souligne Clément Braz Afonso. Tom (Donnenwirth) a réussi à boucher un gros trou à un moment. Rudy (Molard) a travaillé, Brieuc (Rolland) également, Oscar (Nilsson-Julien) nous a placés au début. Tout le monde a mis sa graine. On a fait une bonne course et on s’est bien soutenus”.
« LA BARRE A ÉTÉ MISE ASSEZ HAUT »
Ce vendredi, Guillaume Martin-Guyonnet a confirmé sa montée en puissance après un Tour du Pays Basque réussi dans un premier temps puis frustrant. À l’issue de la course, il était en effet à la 8e place du général avant de reculer à la 12e position 24 heures après la course. Victime d’une chute dans le final de la dernière étape, il n’avait finalement pas été reclassé au sein du groupe avec lequel il se trouvait. “Je n’ai pas fait exprès de tomber, vous l’imaginez bien. Visiblement, depuis le 1er janvier, il y a une règle. Il faut que ce soit une chute collective pour que ce soit classé dans le même temps. J’aurais peut-être dû faire tomber quelqu’un avec moi. Ça incite à faire ça… Ce qui est un peu bizarre aussi, c’est que la décision a été prise 24 heures après… J’imagine qu’une équipe a fait réclamation. Je n’ai pas pu donner mes arguments. Un procès où on n’entend qu’une seule des deux parties, c’est un peu étrange. C’était à l’image de la semaine”.
Il va désormais enchaîner avec le Tour du Jura et le Tour du Doubs. L’an passé, sa nouvelle équipe avait gagné les trois courses grâce à Lenny Martinez, deux fois, et David Gaudu. “La barre a été mise assez haut, mais pour l’instant, on est dans le timing”.