Des panneaux rose flashy annonçant « une enquête en cours » autour de dépôts d’encombrants ceinturés de barrières ont fait leur apparition depuis juillet dans certaines rues de Bordeaux. Ce nouveau dispositif, expérimental, est mis en place par Bordeaux Métropole dans le cadre de l’opération « Rues propres ».

À qui s’en étonnerait, alors que la Ville de Bordeaux a déployé en novembre dernier sa brigade anti-incivilités (BAI), Jean-Baptiste Thony répond que « la gestion des déchets est l’affaire de tous ! » Pour le conseiller municipal et métropolitain en charge des déchets, il s’agit « de manier intelligemment les différentes compétences des collectivités ». L’élu précise ainsi : « À la Métropole les déchets et la propreté, et à la Ville les pouvoirs de police. » Avec l’objectif commun pour ces institutions de « faciliter l’accessibilité des espaces publics » en même temps que « mettre un terme à de mauvaises habitudes prises depuis longtemps ».

Jusqu’à 1 500 euros d’amende

À savoir le recours un peu trop systématique au numéro unique d’Allô mairie de proximité qui, s’il permet de signaler les dépôts sauvages, est devenu pour certains une solution de facilité – et à moindre coût – à l’enlèvement de leurs encombrants. Face au constat de leur multiplication, le Pôle territorial de Bordeaux Métropole entend donc mener une action répressive autant que pédagogique.

Ainsi, pour tout dépôt n’ayant pas fait l’objet d’un signalement préalable et ne disposant pas d’un numéro d’enregistrement, ou si celui-ci est réalisé trop en amont de la collecte programmée, une signalétique spécifique est apposée et donnera lieu à des investigations du centre d’incivilités de la Métropole. Les contrevenants, une fois identifiés, seront alors verbalisés d’une amende pouvant s’élever à 1 500 euros, à laquelle s’ajouteront les frais de traitement des déchets.

Faire changer les comportements

Dans les quartiers de Nansouty et Saint-Augustin, où la Métropole gère en direct la collecte des encombrants facilitant ainsi l’expérimentation, les effets du dispositif montrent déjà leur efficacité. Et avant même l’échéance d’un premier bilan fixée à l’automne. « Il arrive en effet que des dépôts matérialisés disparaissent d’eux-mêmes », sourit Jean-Baptiste Thony. Preuve que la dimension répressive fait peur. L’élu s’en félicite, l’essentiel étant pour lui « qu’à terme, les comportements changent ».

Pour tout dépôt n’ayant pas fait l’objet d’un signalement préalable, une signalétique spécifique sera apposée et donnera lieu à des investigations du centre d’incivilité de la Métropole

Après l’été, et « une montée en puissance du dispositif », annonce le conseiller métropolitain, une évaluation quantitative des dépôts et des facturations permettra d’envisager « s’il est pertinent de le généraliser » à l’ensemble des secteurs de Bordeaux. Quand bien même ceux-ci sont gérés via des marchés publics.

Dans le même temps, Jean-Baptiste Thony, avec sa casquette d’élu municipal, annonce « la distribution de flyers adaptés à chaque quartier bordelais ». Chaque habitant se verra rappeler les jours de collecte des différents bacs – qui ont évolué en janvier dernier –, les modalités de recours à l’enlèvement des encombrants, et disposera de tous les contacts pour gérer ses déchets quels qu’ils soient. Où l’on ne pourra plus plaider le manque d’information.