Par

Rédaction Lille

Publié le

31 août 2025 à 6h06

Le juge des référés du tribunal administratif de Lille a rejeté la requête d’un père de famille qui réclamait en urgence le « rétablissement » des soins de sa fille diabétique, un temps placée en « sédation profonde » au centre hospitalier universitaire (CHU) de Lille.

Admise au CHU de Lille dans le coma

Cette patiente avait été admise au centre hospitalier Saint-Vincent de Paul à Lille le 1er juin 2025 « après avoir été retrouvée à son domicile en état de coma hypoglycémique« , explique le magistrat dans une ordonnance en date du 18 août 2025 qui vient d’être rendue publique.

Dès le 6 juin 2025, une « décision d’extubation » avait été prise par les médecins puis « évoquée avec la famille ». Quelques jours plus tard, un « consultant extérieur au service » avait à son tour émis « un avis favorable à un arrêt des thérapeutiques actives« .

Mais le 25 juin 2025, après une « expertise médicale » ordonnée deux semaines plus tôt par la justice administrative, le juge des référés du tribunal administratif de Lille avait finalement fait « injonction » aux médecins de « maintenir les thérapeutiques actives » prodiguées à leur patiente « sans limitation », « sous réserve d’une évolution de son état de santé ».

« Alors que (…) le centre hospitalier (…) faisait seulement valoir que la décision est (…) « majoritairement motivée par une souffrance cérébrale importante » et que « le pronostic neurologique particulièrement sombre (…) ne laisse supposer aucun espoir de rétablissement satisfaisant », (…) l’établissement n’a pas produit d’observations à la suite du (…) rapport de l’expert », faisait remarquer le magistrat lillois.

Une évolution « faiblement positive »

L’expert avait en fait trouvé que la patiente était dans un état neurologique « comparable à celui des jours précédents », avec « une ouverture des yeux spontanée », des « réactions d’évitement à la stimulation douloureuse » et des « réflexes ostéo-tendineux aux membres inférieurs ». « Si aucun contact n’est encore possible, une évolution neurologique faiblement positive (…) est notable », avait-il commenté. « Le caractère irréversible des lésions cérébrales et le pronostic à moyen et long terme ne peuvent être actuellement déterminées. »

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Deux mois plus tard, le père de famille avait pourtant constaté que sa fille avait « été extubée depuis plus de 48 heures« . Son alimentation et son hydratation avaient été « interrompues », « aucun soin actif » ne lui était prodigué et de « fréquentes interruptions de sa respiration apparaissaient sur le monitorage ». Selon lui, « plusieurs événements survenus depuis la prise en charge de sa fille (…) témoignent de ce que le centre hospitalier universitaire de Lille a engagé un protocole de fin de vie« , s’était-il convaincu.

« Contrairement à ce que soutient M. XXX, l’alimentation et l’hydratation (…) n’ont pas été arrêtées », tranche toutefois le magistrat dans son ordonnance au vu des « explications précises et circonstanciées » apportées par le CHU de Lille à l’audience.

« La brève interruption de celles-ci (…) le 11 août était justifiée par la nécessité d’administrer son traitement en évitant toute interaction médicamenteuse », explique-t-il. « L’oxygénation est désormais satisfaisante et il n’a plus été nécessaire, depuis plusieurs jours, de recourir à la ventilation mécanique. »

« En se bornant à questionner les choix thérapeutiques faits (…) et à émettre des suspicions sur leur motivation, (…) M. XXX n’en formule aucune critique utile », ajoute le juge. « Ces soins correspondent par ailleurs à sa demande initiale de maintien des thérapeutiques actives« .

Le « droit de visite » du requérant a d’ailleurs été « limité » en raison de « l’attitude qu’il adopte avec les membres de l’équipe médicale » et des « difficultés d’organisation du service que celle-ci engendre », est-il noté.

Sa demande de « transfert immédiat » de sa fille dans un autre établissement a aussi été rejetée : le CHU de Lille a fait des demandes en ce sens, mais elles se sont « toutes heurtées au refus des services hospitaliers contactés« .

MJ (PressPepper)

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