Par
Emilie Salabelle
Publié le
31 août 2025 à 6h54
C’était le sujet de grogne des usagers restés à Paris cet été. Le service de vélos partagés Vélib‘ a connu d’importantes turbulences à partir du mois de juin 2025. Au plus fort de la crise, 3 000 bicyclettes manquaient à l’appel sur une flotte totale de 20 000, et les exemplaires encore en service enchaînaient les dysfonctionnements. De quoi rendre fou les utilisateurs du service, alimenter les rumeurs farfelues et stimuler l’imagination de certains pour dénicher une pépite roulante encore fonctionnelle dans les rangs clairsemés des stations bleues et vertes. Sollicité par actu Paris, Sylvain Raifaud, président de l’Agemob (ex-SAVM), agence en charge de la gestion de Vélib’, a pointé les deux grands responsables de cette déroute : le vandalisme et la fraude. À quelques jours de la rentrée, il assure que le service est revenu à son état de fonctionnement normal, et détaille les actions mises en œuvre pour se prémunir de ces comportements.
Une flotte reconstituée
« Le trou d’air observé à la fin du mois de juin est totalement résorbé, ça fait quinze jours qu’on est revenus à 20 000 vélos », a assuré Sylvain Raifaud mardi 26 août 2025, lors d’une conférence de presse sur le Plan vélo métropolitain de la Métropole du Grand Paris. Il aura donc fallu près de deux mois pour remonter la pente et reconstituer la totalité de la flotte – passée de 17 000 à 20 000 Vélib’ depuis début de 2024, sur demande de l’Agemob à Smovengo, l’opérateur du service de vélos partagés du Grand Paris.
Un double phénomène a été constaté, poursuit le président de l’agence : d’abord une recrudescence de la fraude, causée « par des personnes qui utilisaient une faille du système d’abonnement ». La nouvelle grille tarifaire effective depuis le 12 août 2025, qui a au passage augmenté ses tarifs, au grand dam des abonnés, a permis de régler ce problème, indique Sylvain Raifaud. « On va avoir nettement moins de fraudes de ce type, la cause principale a été identifiée », a-t-il promis.
Un été en alerte
Sur les réseaux sociaux, les utilisateurs de Vélib’ se plaignent régulièrement, et particulièrement cet été, de l’état de fonctionnement des vélos. Vitesses défaillantes, pédalier endommagé, bornes d’accrochage dysfonctionnelles… Les vélos bleus et verts manqueraient-ils de robustesse ? Sylvain Raifaud dément. « On ne peut pas dire que le matériel est particulièrement fragile ». La détérioration de la flotte est à corréler avec une augmentation nette des actes de vandalisme durant l’été 2025, juge le patron de l’Agemob. « On a sonné l’alerte au début de l’été, parce que tout à coup, on a vu une augmentation significative de vandalisme. Ce n’est pas le sujet du matériel, mais du comportement des personnes ».
Et de contextualiser : « Depuis le début de Vélib’ 2 [en 2018, la Ville de Paris choisit un nouveau prestataire, la Smovengo, pour mettre en place et exploiter la deuxième génération de Vélib’], on a environ 1 % du budget qui est consacré chaque année au vandalisme. C’est beaucoup trop évidemment, mais c’est un montant qui est stable depuis 2018, et surtout, qui est nettement inférieur à ce qu’on observait entre 2016 et 2017 avec [le premier opérateur] JC Decaux, où, à un moment, 30 % du budget de Vélib’ était consacré au vandalisme ».
Pour tenter d’endiguer ce phénomène, l’Agemob a « travaillé énormément tout l’été avec les polices municipales et les services de sécurité » des communes sur les stations les plus touchées par la dégradation de matériel. « Il y a tout un travail qui est fait pour fiabiliser les stations en questions. On a beaucoup de bornettes qui sont en cours de remplacement pour ne plus être confronté à une telle hausse du vandalisme », a-t-il ajouté.
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