Par

Julie Bossart

Publié le

31 août 2025 à 8h30

(Presque) rien de neuf sous le soleil. Selon le dernier classement Unef des villes universitaires les plus chères de France, Paris se classe en tête. Pour bénéficier d’un enseignement dans la capitale, les étudiants doivent débourser en moyenne 1 626,76 euros par mois. En 2025, tous les postes de dépense ont augmenté par rapport à l’année dernière, avec une mention spéciale pour le logement : le loyer moyen atteint en effet 915 euros.
Rebutés par ces prix, mais, surtout, dans l’incapacité de voir leurs parents aligner de telles sommes, de plus en plus d’étudiants sont contraints de franchir le périph. D’après une étude de la chambre régionale des comptes, si la capitale ne cesse d’attirer de nouveaux étudiants, seulement 44 % y résident aujourd’hui, contre près de 50 % il y a vingt ans.

Plus de 500 contacts pour une annonce

Jouxtant Paris et de mieux en mieux desservis par les transports en commun, certains départements limitrophes sont devenus de « véritables marchés de report ». C’est le cas de la Seine-Saint-Denis, portée par l’effet JO 2024, mais aussi l’extension de la ligne 14 du métro. En cette veille de rentrée scolaire, les agences immobilières tournent à plein régime.

PAP, Orpi… Interrogés par Le Monde, les représentants des mastodontes du secteur indiquent que certaines annonces donnent lieu à plus de 500 contacts et parlent d’un « basculement ». « Le Grand Paris devient concret en cette rentrée, alors qu’en 2024 encore cela paraissait lointain », déclare auprès de nos confrères Paul Pereira, directeur de deux agences Century 21, à Drancy et au Blanc-Mesnil. Les étudiants se rendent compte aussi « qu’être à vingt minutes de Paris, ce n’est pas dramatique ».

Responsable de plusieurs agences Orpi, Salim Bennaï illustre : « Un studio de 20 m2 se loue 600 à 650 euros charges comprises à Aubervilliers ou à Saint-Denis. C’est facilement 100 à 200 euros de moins qu’à Paris, porte de La Chapelle, à seulement deux stations de métro. Et à Saint-Denis, nous avons des commerces de centre-ville et tous les transports. » Nuance, toutefois : cette dernière ville reste la quatrième de France en ce qui concerne le coût de la vie étudiante, rappelle l’Unef, avec un budget mensuel moyen estimé à 1 447,33 euros.

Sur le site PAP, Le Monde souligne que Montreuil arrive en tête du top 10 des villes de petite couronne les plus demandées, et le top 20 révèle une présence marquée de communes de Seine-Saint-Denis (Saint-Ouen, Aubervilliers, Livry-Gargan, Noisy-le-Grand et Saint-Denis).

Cet intérêt croissant pour le département, qui compte deux universités (Villetaneuse et Saint-Denis) doit pourtant être surveillé, au risque que les étudiants du 9.3 ne soient pas eux-mêmes forcés à s’en éloigner. Le Crous de Créteil veille au grain, en attachant « une importance particulière à satisfaire les demandes des étudiants cristoliens », est-il souligné dans Le Monde. Il prévoit aussi de doubler d’ici à 2035 son parc, qui compte aujourd’hui 5 600 places dans trente résidences de l’académie.

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