Longtemps gage de stabilité financière pour les éditeurs, le manuel scolaire classique s’efface. La région Île-de-France parie sur la plate-forme Pearltrees et les manuels gratuits, au grand dam des professionnels, qui dénoncent une « école du scrolling » génératrice d’inégalités.
Les livres scolaires garantissent encore aujourd’hui des revenus stables aux maisons d’édition, en particulier grâce aux réformes régulières des programmes et des examens. Ils assurent une partie de la sécurité financière des éditeurs, qui peuvent ensuite prendre plus de risques sur d’autres segments (romans, essais, jeunesse).
Mais cette manne, déjà en baisse depuis l’avènement des livres numériques, pourrait bien se tarir encore plus. Jusqu’à disparaître ? Les éditeurs déplorent une initiative de la région Île-de-France qui rassemble à elle seule 20 % des élèves français : pour la première fois, cette rentrée, quasi aucun nouveau manuel papier ne sera acheté dans les lycées franciliens. « En conséquence, le budget du livre scolaire de la région est en forte baisse. On passe d’un investissement de 75 euros par élève et par an à 16 euros cette année », assure Delphine Dourlet, présidente des Éditeurs d’éducation et directrice du secondaire pour Nathan.