À la veille de la rentrée, le président de Lignes d’Azur répond sans détour aux questions les plus fréquentes des usagers. Ce qu’il faut retenir.
En bref – Alors que près de 400 000 voyages quotidiens sont enregistrés sur le réseau Lignes d’Azur, Gaël Nofri, président de la régie, revendique un discours clair : priorité à l’efficacité, à la sécurité et au bon usage de l’argent public.
Tramway saturé : des investissements ciblés
La ligne 1 du tramway transporte désormais jusqu’à 140 000 usagers par jour, soit presque le double de ce qui avait été anticipé. Impossible d’accroître encore les cadences sans paralyser la circulation. La réponse ? Allonger les rames existantes.
Depuis fin juillet, chaque rame courte est progressivement transformée en rame longue. Ce chantier de 28 millions d’euros s’achèvera en décembre et permettra d’accueillir 18 000 voyageurs supplémentaires dans de meilleures conditions.
BHNS : une réussite déjà mesurable
Le Bus à Haut Niveau de Service, lancé sur plusieurs axes, enregistre une hausse de fréquentation de 20 %, selon la Régie. Plus rapides, mieux cadencés, ces bus apportent une alternative crédible aux déplacements Nord-Sud. Les fréquences en soirée seront renforcées pour mieux coller aux besoins des Niçois.
« Là où un bus classique ne suffit plus, le BHNS prend le relais, explique Gaël Nofri. Mais nous regardons aussi d’autres solutions innovantes, adaptées à chaque territoire.» Notamment des téléphériques.
Fraude et sécurité : « tolérance zéro »
Contrairement aux idées reçues, le réseau niçois serait l’un des moins fraudés de France. Si 20 % des validations ne sont pas effectuées, seule la moitié relève d’une fraude réelle. Pour autant, Lignes d’Azur a musclé les contrôles : brigades de nuit, équipes en civil, suivi ligne par ligne.
Et la sécurité ? Boutons d’alerte, vidéosurveillance généralisée, contrôleurs renforcés : « La sécurité est un combat permanent, mais Nice est aujourd’hui un modèle visité par d’autres réseaux. »
Non à la « gratuité démagogique »
Le président de RLA est ferme : la gratuité totale des transports est une illusion. « Ce que l’usager ne paie pas, c’est le contribuable qui le paie. Les Niçois n’ont pas à subir une charge fiscale supplémentaire. »
Les tarifs sont déjà parmi les plus accessibles : 30 € par mois, 15 € pour les jeunes et les seniors imposables. Quant aux moins de 11 ans et aux seniors modestes, ils bénéficient déjà de la gratuité grâce à une solidarité intergénérationnelle ciblée.
Acheminer un usager dans la Tinée ou la Vésubie coûte jusqu’à 28 € à la collectivité contre 0,90 € en ville. Et pourtant, le tarif reste le même pour tous. Un choix assumé, porté notamment par le plan collinaire impulsé par Christian Estrosi, qui a permis de doubler les fréquences dans de nombreux quartiers autrefois oubliés, fait encore valoir l’élu.
Propreté et régularité, les priorités
Lors de ses permanences et déplacements, Gaël Nofri retrouve les mêmes préoccupations : sécurité, propreté et régularité. « Tout n’est pas parfait, mais avec 400 000 voyages par jour, l’imprévu fait partie du jeu. Reste que Lignes d’Azur est un réseau solide, moderne et envié. »