Tout bénef pour La France insoumise! Ce samedi, les deux chefs de file niçois de LFI, Anne-Laure Chaintron et Olivier Salerno, entourés d’une vingtaine de militants, ont tenu une conférence de presse dans une brasserie du port.
L’ordre du jour: lancer un nouvel appel à une liste d’union de la gauche, de l’écologie et des forces citoyennes à Nice en vue des élections municipales des 15 et 22 mars.
Manière de clamer que le mouvement mélenchoniste y est favorable, de ringardiser l’attelage qu’échafaudent dans leur coin les Écologistes, le Parti socialiste (PS) et le Parti communiste (PCF), d’en prendre la tête si par miracle cette alliance venait à se sceller et de faire porter la responsabilité aux autres en cas de désunion.
LFI estime que ce rassemblement serait préférable « face au danger de l’extrême droite que représente Éric Ciotti [UDR], et en mobilisant toutes nos capacités pour proposer une rupture totale avec des décennies de Christian Estrosi [Horizons] (…). Ces deux-là sont du côté des ultra-riches, des dominants, de ceux qui se sont enrichis considérablement sous les années Macron, de ceux qui ne veulent pas payer leur part pour financer les services publics nécessaires à la cohésion sociale dont on a tant besoin à Nice (…). Nous savons que nous partageons ces constats avec nos camarades écologistes, socialistes et communistes. (…) D’où l’opportunité de tenter quelque chose face à l’urgence. »
Mais pas à n’importe quelles conditions. Les insoumis suggèrent « une méthode rationnelle ». D’abord que cette union s’établisse « sur les bases (du) programme de rupture du Nouveau front populaire » qu’ont approuvé les partis de gauche aux élections législatives de 2024.
Une plateforme à adapter aux nécessités locales pour que le NFP devienne le « Nice Front populaire », « Par exemple autour de mesures concrètes pour pallier les difficultés que rencontrent les familles, notamment (…) monoparentales, 20.000 familles sur Nice, dont 80% sont des mères isolées. »
La tête de liste reviendrait à une femme non-encartée
Pour la forme, LFI considère qu’ »Une liste unique se constitue sur une dynamique et un respect des électeurs et des électrices, c’est-à-dire des résultats électoraux. Pas des enquêtes d’opinion. »
Elle propose de hiérarchiser la liste selon « six dynamiques: LFI, les Écologistes, le PCF, le rassemblement ViVA, le Parti socialiste et (…) Reprenons la main pour représenter la société civile. »
Pour ne pas faire de jaloux, la tête de liste serait incarnée par « une personnalité issue de la société civile et qui n’appartient pas à une organisation politique (…). Et comme symbole fort dans un environnement politique local quasiment exclusivement masculin, nous proposons que cette tête de liste soit une femme ».
Derrière, LFI revendique « bien évidemment, la seconde place au vu de ses résultats électoraux de ces dernières années à Nice. » Dans le cas où la tête de liste serait féminine, la deuxième place reviendrait à un homme, logiquement Olivier Salerno.
Haro sur Place publique et le PS
Les mélenchonistes assument quelques exigences. Exemples: que Place publique soit exclu de cette coalition au motif que son mentor, « Raphaël Glucksmann a bien expliqué qu’il n’avait rien à faire avec LFI et on est d’accord avec lui » et « LFI, au vu des derniers résultats électoraux à Nice, n’acceptera pas de partir derrière le PS. »
En dehors, les insoumis laissent entendre qu’une négociation est possible. Ils ne fixent pas d’ultimatum mais préviennent qu’en cas d’échec, ils présenteront une liste « avec nos camarades de ViVA qui était la première force de gauche (aux municipales de) 2020 et des acteurs de terrain de l’initiative Reprenons la main ».
Ils ne manqueront pas de clamer alors que c’est la faute aux autres.