Par
Gil Martin
Publié le
31 août 2025 à 13h29
A Montpellier, le rassemblement à gauche pour une « alternative écologiste sociale et citoyenne » prend forme et vient même de franchir une nouvelle étape : aux écologistes-EELV et l’APRES (acronyme de L’Association pour une République écologique et sociale, un mouvement politique français de gauche créé en mai 2024) vient se rajouter Générations.S, le mouvement fondé par Benoit Hamon.
Une union de la gauche déjà bien lancée
En chef de file, le député EELV de la 1ère circonscription de Montpellier, Jean-Louis Roumégas, a rassemblé les forces force de la nouvelle « force verte » locale ce vendredi 29 août au Dôme pour évoquer la rentrée politique. Et expliquer la façon dont cette coalition entend mener la campagne pour les municipales (15 et 22 mars 2026). Car à en croire le député, cette « force verte » compte bien présenter une liste et défendre sa couleur au printemps prochain.
L’écologie sur une bonne dynamique
Pour l’heure, ce mouvement n’entend pas faire alliance au 1er tour avec d’autres forces, dont LFI et le PS (voir encadré ci-dessous). Il faut dire que la détermination des candidats écologistes est sortie boostée d’une actualité estivale qui a replacé l’écologie au centre des débats. Jean-Louis Roumégas se réjouit notamment du succès populaire rencontré par la pétition contre la loi Duplomb « qui a réveillé le peuple de l’écologie (au sens très large). Cette pétition prouve que les questions touchant à la protection de l’environnement et à santé humaine sont plus que jamais devenues incontournables… Nous allons maintenant continuer à lutter contre cette loi jusqu’à son abrogation totale ».
« Nous ne ferons pas campagne en critiquant systématiquement le maire sortant, mais on constate après presque 6 ans de mandat son incapacité à discuter avec les Montpelliérains et le personnel municipal »
Jean-Louis Roumégas
Député de l’Hérault, candidat aux municipales
Autre élément de motivation pour les partis présents au Dôme ce vendredi : le succès des universités d’été d’EELV « pendant lesquelles Marine Tondelier à bien démontré que nous sommes capables d’imposer ce que nous appelons l’écologie municipale », poursuit le député : « Les élus écologistes gèrent aujourd’hui une centaine de villes en France, et leur gestion est plébiscitée par les habitants comme le prouvent divers sondages. Les élus écologistes ont prouvé qu’ils savent intégrer la transition écologique tout en s’occupant efficacement du quotidien des citoyens à travers des politiques sociales fortes », analyse le député montpelliérain.
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En septembre 2024, le député Jean-Louis Roumégas rencontrait les riverains des 4 Boulevards (©Métropolitain)« Idiot de dire que rien n’ été fait »
Avant d’enchaîner, dans une sorte de transition moins écologique que politique, sur la gestion de la ville de Montpellier depuis 2020 par le maire socialiste Michaël Delafosse. « Nous ne ferons pas campagne en critiquant systématiquement le maire sortant », prévient Jean-Louis Roumégas : « ce serait idiot de dire que rien de positif n’a été fait… Mais ce que l’on constate après presque 6 ans de mandat, c’est l’incapacité de cette majorité à discuter avec les Montpelliérains ».
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Promesse : un programme construit avec les habitants
Un argument repris par l’élue montpelliéraine Coralie Mantion (EELV), opposée sur certaines décisions au maire de Montpellier (CRS, PLUI, COM..) et qui a été écartée pour cela de ses fonctions de vice-présidente de la Métropole : « On le voit par exemple à travers l’expérience difficile que vivent les habitants des 4 Boulevards, ou avec les 12 000 avis défavorables recueillis pour le projet de la ZAC Mosson Sud : c’est du jamais-vu. A chaque fois, le maire a peur de rencontrer les habitants, de discuter, et il laisse ceux-ci sans solution… On pourrait multiplier les exemples mais le plus important, c’est avant-tout de proposer une autre méthode. Nous nous engageons à proposer une politique différente qui ne se décidera pas seulement dans les bureaux mais que nous co-construirons avec les habitants de chaque quartier dans un dialogue constant ».
« Nous nous engageons à nous occuper plus des Montpelliérains que des travaux »
Jean-Louis Roumégas
La démocratie participative mise en avant
« C’est justement dans cet état d’esprit que nous organiserons quatre forums citoyens entre septembre et décembre », poursuit Boris Chenaud (l’Après) : « Nous construirons collectivement notre programme avec les Montpelliérains. Et je précise que le thème du premier forum sera justement la démocratie participative », s’amuse-t-il : « C’est quelque chose qui a été oublié à Montpellier pendant le mandat du maire actuel, mais on ne peut pas gérer une ville comme ça. Il faut changer de logiciel ».
Dernier à rejoindre la nouvelle force verte, Kévin Hoareau (Génération.s) approuve le changement de méthode : « Nous rejoignons ce groupe dont nous partageons l’ambition démocratique et la volonté de construire une liste citoyenne. Nous pouvons bâtir sur nos valeurs communes, dont l’écologie et la justice sociale ».
Boris Chenaud et Alexis Corbière,, en avril dernier, évoquaient le rôle du mouvement « L’Après » au Quartier Généreux (©Gil Martin/Métropolitain)Un nouveau nom pour la liste…
Jean-Louis Roumégas donne rendez-vous aux Montpelliérains en fin de semaine (sans doute jeudi) pour l’inauguration de son futur local de campagne situé dans le centre-ville de Montpellier. « Nous en profiterons pour dévoiler le nom de notre liste », glisse le député qui confirme qu’il démissionnera de son mandat national en cas de victoire aux élections municipales. Le candidat conclut cette conférence de rentrée, qui a permis de présenter le mouvement écologique et sa ligne directrice, par une phrase qui pourrait presque faire office de slogan : « Nous nous engageons à nous occuper plus des Montpelliérains que des travaux ».
Marine Tondelier attendue le 27 septembre
La coalition écologiste devra toutefois se lancer rapidement dans un gros chantier : la co-construction d’un programme dans un esprit de démocratie participative. Dans ce contexte, le départ de la campagne devrait vraiment être donné le 27 septembre prochain. Marine Tondelier sera à Montpellier pour participer à l’évènement national d’EELV « les rencontres de l’écologie et des quartiers populaires ». Cet évènement est annoncé comme un moment crucial dans la vie politique locale : « Ces quartiers populaires sont les endroits qui souffrent le plus (passoires thermiques, manque de végétations, etc…) des conséquences des désordres écologiques », rappelle Nordine Maktoubi, porte-parole d’EELV Montpellier : : « Il faut aussi agir dans ce quartiers ».
Ecologistes : l’union de la gauche à Montpellier ? « Oui, mais… »
Jean-Louis Roumégas a aussi évoqué les possibles alliances futures dans cette campagne des municipales, mais si la porte n’est pas fermée, elle est pour l’heure juste entre-ouverte. Visiblement, il y a de la friture sur la ligne avec le PS et LFI, des partis qui pourraient potentiellement faire figure d’alliés. Mais le temps du NFP semble compromis : « René Revol, de LFI, soutient le projet d’incinérateur à Montpellier alors que son parti a voté un moratoire sur l’interdiction des CSR… Une entente avec LFI ne peut pas se faire à cause de ce point de divergence incontournable », souligne Jean-Louis Roumégas qui estime que les divergences sont aussi très nombreuses, voire trop, avec le Parti socialiste sur les questions écologiques et sociales : « On peut évoquer le COM, le PLUI, la gestion humaine des agents de la Ville. Nous avons eu sur ce point des retours sur la prérentrée du personnel municipal dans les écoles (ATSEM, personnel d’entretien, animateurs…). Les agents sont fatigués, remontés, déçus, beaucoup s’en vont. Les écoles souffrent d’un manque flagrant de personnel pour fonctionner correctement : c’est aussi les effets d’une gestion humainement désastreuse ».
Boris Chenaud s’inquiète des divisions qui éloignent chaque jour davantage le PS et LFI au niveau national mais reste convaincu « qu’il est possible de constituer une alternative à Montpellier autour de notre projet. Il y aura le temps du débat et des éclaircissements », prévient-il.
Enfin, la liste écologique et citoyenne (dont on connaîtra dans quelques jours) ne s’inquiète pas d’une possible liste écologique « dissidente » menée par l’élu montpelliérain Manu Reynaud qui a adressé une lettre ouverte au député montpelliérain : « Visiblement, il partira avec Michaël Delafosse », indique Jean-Louis Roumégas : « cela ne nous inquiète pas plus ». Coralie Mantion a la dent plus dure sur son ex-acolyte au Conseil municipal : « Manu Reynaud et son groupe n’ont pas pesé sur le PLUI, sur le COM, sur le CSR : quand on ne pèse pas, on ne compte pas ».
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