«On ne va pas se contenter de défendre bas et d’attendre. On ne part pas du tout avec l’ambition de viser le match nul», jurait Djibril Sidibé hier en conférence de presse avant de défier le PSG. Les Toulousains n’ont effectivement pas posé le bus dans leur surface ce soir face à Paris, mais ils n’ont jamais pu assumer cette ambition de viser mieux qu’une défaite. Après deux premiers succès face à Nice (0-1) et Brest (2-0), les hommes de Carles Martínez Novell ont pris l’eau ce soir au Stadium (3-6), malgré une fin de match frissonnante.

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Les Parisiens étaient partis sur de sacrées bases, et Joao Neves avait concrétisé le premier temps fort des siens en nous gratifiant d’un sublime retourné dès la 7e minute de jeu (0-1). Pas plus tard qu’à la 9e, Bradley Barcola faisait le break en profitant d’une ouverture téléguidée de Fabian Ruiz. Le Français jouait bien avec son corps, puis glissait astucieusement le ballon sous le bras de Restes (0-2). Le rouleau compresseur parisien était en marche, et la soirée de Neves allait déjà naviguer à la frontière du réel…

Chevalier sort un penalty… deux fois, Neves s’offre un triplé

Cinq minutes plus tard, le Portugais éteignait le courant du Stadium en s’offrant un nouveau retourné, encore plus savoureux que le premier il faut dire (14e). La domination territoriale du PSG était encore récompensée à la demi-heure de jeu quand, à la suite d’un corner joué en deux temps, Doué était fauché par Casseres dans la surface. Une semaine après son énorme loupé contre Angers, déjà sur penalty, Ousmane Dembélé le transformait (0-4). Cresswell réduisait l’écart à peine six minutes plus tard en profitant du renvoi de Lucas Chevalier sur une tentative de Sauer (37e, 1-4). On était même proche du 4-2 quand Nuno Mendes concédait un penalty sur Donnum… mais c’était l’acte de naissance du show Chevalier. L’international tricolore repoussait la première tentative de Magri, puis la seconde de Casseres, après l’entrée, trop tôt, de João Neves dans la surface.

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L’exercice des penaltys souriait bien plus aux Parisiens, puisque Dembélé s’en offrait un deuxième après une faute de Sidibé sur Barcola (50e, 1-5). Vingt minutes plus tard, le possible futur Ballon d’Or sortait sur blessure sous les applaudissements du Stadium, visiblement touché à l’arrière de la cuisse. Mais João Neves était encore là pour égayer la soirée parisienne. Le Portugais s’offrait un triplé d’une superbe frappe à l’entrée de la surface, pour prendre la tête du classement des buteurs de Ligue 1 (78e, 1-6). Gboho réduisait finalement l’écart après un énorme travail de Donnum face à Beraldo (89e, 2-6), et le jeune Vossah offrait même un ultime frisson au Stadium en marquant son tout premier but en Ligue 1 en dehors de la surface (90+1e, 3-6). Un match spectaculaire, décidément dans le thème du jour après la victoire 7-1 de Lille face à Lorient dans l’après-midi.

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– L’homme du match : João Neves (10) : considéré comme l’un des meilleurs joueurs à son poste, le numéro 87 du PSG a – une fois de plus – justifié la raison de ce statut. Au départ de l’action sur l’ouverture du score parisienne, le Portugais profitait d’une reprise manquée de Dembélé pour lancer les siens d’un geste acrobatique (7e). Et que dire de son doublé… Sur un centre contré d’Hakimi, le joyau parisien s’envolait dans les airs et trompait Restes d’un sublime retourné acrobatique (14e). Outre ce doublé fantastique, il a encore montré toutes ses qualités dans le coeur du jeu avant de surgir une nouvelle fois… Profitant d’un ballon mal repoussé par la défense du TFC, il déclenchait une sublime frappe, nettoyant la lucarne de Restes (78e). Un triplé et une énième masterclass. Quel joueur.

Toulouse

– Restes (1,5) : sur une retournée acrobatique folle de Joao Neves, Guillaume Restes n’a rien pu faire et encaisse l’ouverture du score dès la 7e minute. Dans la foulée, Barcola a doublé la mise à la 9e, avant que Neves ne s’offre un doublé à la 14e sur un nouveau ciseau imparable. Enfin, sur penalty à la 31e minute, Ousmane Dembélé a trompé Restes et inscrit le 4e but parisien. Une première mi-temps catastrophique pour le Français de 20 ans. Sur un nouveau pénalty à la 50e, Restes a été pris à contre-pied par Ousmane Dembélé.

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– Methalie (2) : en grande difficulté comme l’ensemble de ses coéquipiers en défense, le piston gauche de 19 ans n’a pas réussi à contenir les offensives parisiennes. Souvent dépassé, il a particulièrement souffert des dédoublements entre Hakimi et Désiré Doué, sans jamais parvenir à inverser la tendance ni à peser offensivement. Une première période difficile. Il n’a pas pu se projeter sur son couloir tout au long de la soirée et a réalisé un match quasi fantomatique.

– McKenzie (2,5) : titulaire sur le flanc droit de la défense toulousaine, il a beaucoup souffert face aux accélérations de Bradley Barcola. L’ailier parisien l’a régulièrement mis en difficulté, notamment sur son but inscrit à la 9e minute, où il a été nettement battu dans son duel. Ensuite, il a réussi à être légèrement plus solide défensivement, mais il a malgré tout souffert face aux parisiens durant tout le match.

– Cresswell (3,5) : invisible dans l’ensemble, il s’est fait prendre de vitesse à plusieurs reprises par Dembélé, très mobile et qui a beaucoup décroché. Cresswell a semblé en difficulté dans son placement, manquant parfois de repères défensifs. Mais sur un ballon relâché par Chevalier après un premier arrêt, il a su se montrer opportuniste et réduire l’écart en inscrivant le premier but du TFC. Une réalisation qui sauve quelque peu son match sur le plan individuel.

– Nicolaisen (3) : capitaine du soir, il n’a pas réussi à maintenir la sérénité au sein de sa défense, trop souvent dépassée par la vitesse et la justesse parisienne. Absent lors des rencontres face à Brest et Nice, il a semblé un peu en dedans physiquement et a manqué d’autorité pour stabiliser son bloc. Globalement, il a traversé une rencontre très compliquée, à l’image de l’arrière-garde toulousaine. Il a ensuite été remplacé par Kamanzi à la 63e minute.

– Sidibé (2) : le Champion du Monde 2018 était positionné piston droit, au-dessus de McKenzie, mais il n’a rien pu faire face à l’intensité parisienne. Pris dans l’étau du pressing de Fabián Ruiz et de Nuno Mendes, il a eu toutes les peines du monde à exister, aussi bien défensivement qu’offensivement. En seconde période, il n’a pas pu faire mieux malgré la sortie de Nuno Mendes sur son couloir. Il a été remplacé par Edjouma à la 63e minute.

– Sauer (2,5) : très discret tout au long de la première mi-temps, il n’a jamais vraiment réussi à s’imposer au milieu de terrain. Chaque initiative était immédiatement contrée, et il a été particulièrement bien contenu par Vitinha, qui l’a empêché de trouver de l’espace et de dicter le rythme du jeu. Privé de solutions autour de lui, il a peiné à se projeter vers l’avant et n’a presque jamais pu peser offensivement, limitant ainsi l’influence de Toulouse dans l’entrejeu. Le Slovaque a été remplacé par Vossah à la 63e minute. Le Français de 17 ans a réalisé une bonne entrée, auteur d’un retour défensif remarquable sur Zaire-Emery à la 65e minute. Vossah à inscrit le 3e but du TFC à la 91e minute d’une frappe limpide.

– Cásseres (2,5) : après une saison plutôt sérieuse l’an passé, le Vénézuélien n’a pas réussi à s’imposer au milieu de terrain cette fois-ci. La première période a été très difficile sur le plan individuel, à l’image de son équipe, et il a peiné à conserver le ballon sous la pression constante des Parisiens. Il a manqué le deuxième penalty, accordé juste avant la pause, et, comme Magri, s’est heurté au portier tricolore. Cette action reflète les difficultés rencontrées par le TFC à concrétiser leurs actions.

– Dönnum (4) : sur un coup franc très bien placé dès la 4e minute, le Norvégien n’a pas réussi à cadrer sa frappe, qui s’est écrasée dans le mur parisien. Plus tard, à la 45e minute +5, il a obtenu un penalty offrant à Toulouse l’occasion de réduire l’écart avant la pause, mais Chevalier s’est imposé et a arrêté la tentative du Toulousain, privant son équipe d’un but côté toulousain juste avant la mi-temps. Il a cependant été beaucoup moins visible en seconde période mais il a probablement été le meilleur toulousain ce soir.

– Magri (2) : auteur d’un doublé important contre le Stade Brestois la semaine passée, Magri a vécu une rencontre frustrante ce soir. Très esseulé en attaque, il a à peine touché le ballon et n’a quasiment jamais pu peser offensivement. Malgré tout, il a tenté d’aider ses coéquipiers sur le plan défensif, multipliant les efforts pour contenir les assauts parisiens. Il a eu l’opportunité de réduire l’écart à 2-4 sur penalty, mais a manqué sa première tentative. L’arbitre ayant accordé un second tir, il n’a pas voulu tirer le second tir mais Cásseres, a, lui aussi, raté. Un match à oublier.

– Gboho (3,5) : auteur de 5 buts et 4 passes décisives la saison dernière avec Toulouse, le numéro 10 n’a pas réussi à se montrer décisif face à un PSG très supérieur ce soir. Très peu trouvé dans le jeu et isolé offensivement, il a eu du mal à créer le moindre danger et n’a jamais réussi à peser sur le résultat de ce match, à l’image de l’ensemble de son équipe. En seconde mi-temps, à la 47e, il a tenté une frappe du pied droit, mais sa frappe a terminé hors cadre. Il a inscrit son premier but de la saison en fin de match, à la 89e minute.

PSG

– Chevalier (6,5) : recrue phare du PSG lors de ce mercato estival, l’ancien portier du LOSC a peut-être définitivement lancé son aventure avec le PSG. Auteur d’une belle parade sur le missile de Sauer, il s’inclinait finalement sur la reprise au près de Cresswell (37e). Décisif sur le premier penalty de Magri, il sortait encore le grand jeu sur le second penalty tenté par Casseres (l’arbitre ayant demandé au TFC de le retirer après que des joueurs parisiens soient entrés dans la surface). Sur un nuage, l’ancien Lillois vivait finalement une seconde période très tranquille, bloquant une des rares tentatives toulousaines (76e) avant de s’incliner sur la frappe au près de Gboho (89e) puis celle du jeune Vossah (90+1e). Un match solide malgré 3 buts encaissés.

– Mendes (5,5) : une nouvelle fois aligné dans le onze de Luis Enrique après une première titularisation chaotique contre Angers, le Portugais a rendu une copie cohérente au Stadium. D’abord très sérieux sur le plan défensif – tout en accompagnant les offensives parisiennes – il se mettait toutefois à la faute juste avant la pause en commettant l’irréparable dans sa propre surface (45+4e). Remplacé par Pacho (6,5) à la pause. Dans une défense à trois, l’Equatorien n’a jamais failli. Patron.

– Beraldo (6,5) : préféré à Pacho, le Brésilien a livré une nouvelle prestation très sérieuse. Solide dans chacune de ses interventions, le Parisien n’a laissé aucun espace aux attaquants toulousains, tout en se montrant très concentré dans l’alignement. Juste dans ses transmissions, il a également bien géré les quelques prises de profondeurs de Magri. Très encourageant pour la suite des hostilités malgré une dernière action où il se fait dépasser par Dönnum.

– Zabarnyi (6) : remplaçant face au SCO, le nouveau renfort du PSG, arrivé en provenance de Bournemouth, faisait son retour dans le onze de Luis Enrique. Pour sa deuxième apparition sous le maillot parisien, l’Ukrainien a fait preuve d’une belle solidité, que ce soit dans les airs ou ses interventions au sol. Rarement inquiété, il a bien contrôlé les rares situations des Violets malgré une fin de match plus chaotique.

– Hakimi (4,5) : décevant le week-end dernier et semblant à court de forme, le piston marocain n’a pas forcément été le plus en vue côté PSG. Capitaine du soir, il a malgré tout tenu son rang sans forcément briller. Rigoureux défensivement et impliqué sur le troisième but parisien, le candidat au Ballon d’Or a cependant été régulièrement pris dans son duel avec McKenzie et Methalie. Toujours aussi discret après la pause, il n’est cependant jamais parti à l’erreur.

– Vitinha (6,5) : maître à jouer de cette équipe parisienne, l’ex-joueur de Porto était une nouvelle fois présent dans un rôle de sentinelle. Serein à la relance, à l’aise dans les petits espaces et toujours aussi juste techniquement, il a parfaitement géré le tempo dans une soirée parfaite pour les champions d’Europe. Remplacé par Warren Zaïre-Emery (5) à la pause. Le Titi Parisien a globalement bien géré l’avance des Parisiens en se montrant percutant, même s’il a pêché dans le duel (0/5).

– Neves (10) : voir ci-dessus.

– Ruiz (7) : facteur X du PSG ces derniers mois et buteur face aux Angevins, le milieu de terrain de 29 ans n’a pas dérogé à la règle. Passeur décisif sur le deuxième but parisien inscrit par Barcola, l’international espagnol a livré une nouvelle prestation aboutie. Sans forcer, le numéro 8 francilien a participé à l’emprise des siens dans l’entrejeu. Un match encore très propre.

– Barcola (7,5) : préféré à Kvaratskhelia pour débuter cette 3e journée de L1, l’ancien Lyonnais a plus que jamais répondu présent. Impliqué sur l’ouverture du score, il profitait de l’ouverture parfaite de Ruiz pour faire le break (9e). Aérien et inspiré sur ses prises de balle, il décalait ensuite Doué, tout proche de participer à la fête (45+4e). Fauché au retour des vestiaires, il permettait aux siens d’obtenir un second penalty (51e). Un match plein pour le numéro 29 (5 duels remportés, 100% de tirs cadrés, 2 ballons récupérés). Remplacé par Mbaye (75e), qui n’a pas eu l’occasion de se montrer.

– Dembélé (7) : aligné dans un rôle de faux numéro 9 qu’il connaît désormais parfaitement, le numéro 10 francilien s’est d’abord montré assez discret. Peu trouvé dans les circuits de passe et pas forcément juste dans ses choix, il ouvrait malgré tout son compteur but sur penalty après une faute sur Doué (31e). Après la pause, il profitait du même exercice pour s’offrir un doublé (51e). Décisif sans forcément briller, l’ancien Barcelonais a malgré tout lancé sa saison. Légèrement touché à la cuisse, il cédait finalement sa place. Remplacé par Ramos (70e), tout proche de participer au festival parisien en fin de rencontre (81e).

– Doué (6,5) : titularisé sur l’aile droite de l’attaque parisienne, le crack français a une nouvelle fois montré toute ses qualités de percussion. Virevoltant, il a posé beaucoup de problèmes à l’arrière-garde toulousaine, à l’instar de ce penalty obtenu (30e). Tout proche de marquer juste avant la pause, il voyait finalement sa tentative repoussée par le poteau de Restes (45+4e). Encore trop juste physiquement sur quelques séquences et de moins en moins en réussite dans ses dribbles, il était finalement rappelé sur le banc. Remplacé par Kvaratskhelia (63e), qui a apporté sa percussion en fin de match.

Pub. le 30/08/2025 23:14
– MAJ le 31/08/2025 14:43