Atteinte de l’endométriose depuis le début de sa puberté, Gwendoline est passée par plusieurs opérations pour qu’au final rien ne change. La trentenaire continue de souffrir d’une maladie encore « tabou » à La Réunion.

Pour la majorité des jeunes femmes, les premières règles symbolisent une sorte de passage à l’âge adulte. Pour Gwendoline, c’était le début de l’enfer. Aujourd’hui âgée de 33 ans, elle ne comprenait pas pourquoi elle devait autant souffrir. « On me disait que c’était normal, mais je ne comprenais pas. Ce n’est pas possible d’autant souffrir à cause de ses règles », raconte-t-elle. 

La jeune femme a continué sa vie malgré la douleur. À 27 ans, elle décide d’avoir son premier enfant via une FIV (fécondation in vitro). Et c’est là que le diagnostic tombe, il y a quelque chose qui cloche. La cause de ses douleurs va peut-être enfin être découverte. « Au début, ils pensaient à un cancer, mais après les analyses, on m’a dit que j’avais une endométriose », dit-elle. 

Son endométriose lui a coûté son travail. Heureusement, elle peut compter sur le soutien de son mari, son fils et ses proches. Gwendoline était maîtresse d’hôtel, mais à cause de sa pathologie, elle ne peut pas rester debout trop longtemps. Elle a dû se réinventer et a ouvert un institut de beauté et d’autres entreprises. « J’essaie d’aider comme je peux les jeunes que je croise. Vu que le sujet est tabou ici, ils n’ont pas forcément les conseils qu’il faut », ajoute-t-elle. 

« Je ne leur fais plus confiance »

Maintenant que le problème a été identifié, il faut essayer de le guérir. Après 5 opérations et plus d’un an à l’hôpital, Gwendoline a perdu son appareil génital et a été mise en ménopause artificielle. Mais il y a toujours un problème. La douleur ne part pas.

« Rien n’a changé. J’ai fait 3 hôpitaux différents et rien n’a changé. Quand j’ai vu que la médecine ne pouvait plus rien faire pour moi, j’ai laissé tomber. Maintenant, je me soigne moi-même et j’ai dit adieu aux médicaments », explique-t-elle. 

*L’endométriose est une maladie chronique où du tissu semblable à la muqueuse de l’utérus se développe en dehors de celui-ci, provoquant douleurs, inflammations et parfois infertilité. Elle se manifeste souvent par des règles très douloureuses et des douleurs pelviennes persistantes.

En France, environ 2 à 4 millions de femmes sont concernées, soit près d’une femme sur dix en âge de procréer.