La trentaine de personnes présente a d’abord écouté le créateur expliquer sa démarche au sens large, et il fallait s’accrocher pour suivre ses circonvolutions. Celui qui se définit comme un « praticien de l’espace des points de vue » a évoqué son projet Attraction, qui le guide depuis 2002 et qui déploie des formes très différentes. La Motte en est une. « C’est un labyrinthe cyclique autour du noyau, une planète à portée de vue, une figure de la fille de la Terre », image-t-il, devant des spectateurs un peu dubitatifs.
L’artiste Johann Le Guillerm et Stéphane Jouan, le directeur de l’Avant-Scène et du festival, lors de l’inauguration de l’installation.
Christophe Barraud
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Les questions fusent sur cette création, qui est le cinquième prototype développé par Yoann Le Guillerm, qui ambitionne de créer un objet de 12 mètres de haut, représentant un millionième de la Terre, pouvant servir d’outil de mesure. « Pourquoi et comment bouge-t-elle ? », interroge Philippe Nifenecker, habitué du festival. « Son mouvement est créé par la volonté du spectateur », répond l’artiste, qui s’est fait un point d’orgue de « ne jamais parler de l’espace technique » de sa création. On n’en saura pas plus.
« Et si on veut qu’elle recule ? »
Toujours est-il que la balle géante de 300 kg – recouverte de tillandsias, cette plante vivace sans racine – avance doucement et fait sa révolution en un peu plus d’une heure. « Et si on veut qu’elle recule ? », lance une dame. « Il faut imaginer la position d’esprit, mais attention, si vous n’êtes pas seul, il peut y avoir conflit avec la volonté d’autres spectateurs… »
Philippe et son épouse Patricia, sont en tout cas séduits. « Je trouve ça super, ça fait rêver, contemple Patricia. C’est beau et ça interpelle. On a envie de voir à l’intérieur comment ça marche. Ça fait travailler l’imaginaire. » À côté d’eux, le maire, Morgan Berger, regarde l’installation d’un œil curieux. « Je n’ai pas tout compris, mais c’est très sympa. »
À voir jusqu’au 7 septembre au Jardin public, en continu.